L’Agence Innovation Défense a lancé, le 1er octobre 2025, un appel à projets baptisé EPERVIER, visant à identifier des solutions innovantes dans le domaine de la lutte anti-drone. Pour espérer être sélectionné, chaque candidature doit satisfaire à plusieurs critères essentiels.
La prolifération des drones FPV (First Person View) constitue désormais un enjeu incontournable de sécurité pour les armées à travers le monde.
La rapide évolution technique de ces appareils attire l’attention, tout autant que l’ingéniosité de la société civile qui a su détourner des technologies et du savoir-faire amateur et adapter le drone FPV à des usages tactiques et stratégiques sur le champ de bataille.
L’Armée française, consciente de cette effervescence, mise également sur cette ingénierie civile dans la lutte anti-drone.
L’Agence Innovation Défense, rattachée au ministère des Armées, a ainsi lancé l’appel à projet EPERVIER le 1er octobre 2025. Son approche est sans ambiguïté : « Nous ne sommes pas seulement intéressés par des technologies inédites ou émergentes ; le caractère innovant des propositions pourra consister à détourner l’usage des technologies existantes. »
Dans son communiqué, l’Agence présente ses attentes pour les projets déposés. Ils devront démontrer stabilité, viabilité et pertinence pour répondre efficacement aux défis posés par cette nouvelle menace.
Une solution efficace dans différentes conditions et qui n’encombre pas
Le projet retenu sera celui qui démontrera la meilleure capacité à neutraliser par destruction, capture, brouillage ou leurrage un drone FPV de type racer 6 pouces ou plus. La cible, pilotée avec ou sans fibre optique, pourra dépasser les 100 km/h et affichera toutes les caractéristiques intrinsèques aux modèles FPV, à savoir changements de trajectoire brutaux, vol rasant, accélérations et freinages instantanés, attaques verticales.
Pour cela, l’engin de neutralisation devra être à la fois compact, facilement transportable et capable d’opérer à distance, au-delà d’une zone de sécurité de 15 mètres autour de l’élément à protéger. Il devra aussi fonctionner aussi bien de jour que de nuit, en terrain ouvert comme en milieu urbain.
Afin de valider leur efficacité, les solutions présélectionnées seront soumises à des expérimentations en France métropolitaine, où leur performance sera rigoureusement évaluée face à ce contexte d’emploi exigeant.
Un projet relativement frugal et 100 % européen
L’appel à projets s’adresse à un large éventail d’acteurs : universitaires, PME, entreprises de taille intermédiaire et grands groupes.
Pour être retenu, le projet doit cependant respecter plusieurs contraintes, en particulier un plafond budgétaire fixé à 300 000 euros hors éventuelle part d’autofinancement. Autre critère déterminant : la durée totale du projet, expérimentation incluse, ne doit pas dépasser huit mois.
L’appel est ouvert à tout acteur situé dans l’Union européenne, tout en exigeant que l’ensemble des travaux, y compris sous-traitance, soit réalisé au sein de l’UE. Tout projet impliquant un partenaire hors Union sera automatiquement écarté.
Les candidats souhaitant participer doivent soumettre leur proposition avant le 12 novembre 2025 à midi.
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