Alors que Vaiana 2 vient de débarquer sur Disney+ le 28 août 2025, Numerama a pu discuter des coulisses du long-métrage d’animation avec l’une de ses artistes : la storyboardeuse française Nolwenn Roberts.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Vaiana aime tout renverser sur son passage. En 2016, déjà, l’héroïne polynésienne tutoyait les sommets du box-office et le premier volet devenait le film le plus vu de l’année 2016, en France, devant Rogue One: A Star Wars Story.
Plus de 8 ans plus tard, l’intrépide navigatrice prenait de nouveau la mer pour de nouvelles aventures, dans Vaiana 2, qui a même dépassé le milliard de dollars au box-office mondial à sa sortie, en novembre 2024. Un voyage au cœur du Pacifique toujours aussi spectaculaire, qui a enfin été mis en ligne sur Disney+, en France, le 28 août 2025.
L’occasion pour Numerama de rencontrer l’une des petites mains derrière cet immense blockbuster aquatique : Nolwenn Roberts, une storyboardeuse française qui travaille pour Disney depuis plus de quatre ans.
Le storyboard ? Le « laboratoire » d’un film d’animation
Avant de devenir le troisième plus gros succès du cinéma, en 2024, Vaiana 2 est passé entre les mains d’une quinzaine de storyboarders, comme Nolwenn Roberts, dont c’était le premier gros projet pour Disney. Son objectif ? « Retranscrire en dessin préliminaire tout ce qu’il y a sur le script original, pour avoir une première version du film et savoir si les dialogues, les gags ou le timing fonctionnent bien. »
Pour l’artiste, son métier fonctionne comme une sorte de « laboratoire, qui permet de tester les scènes, de trouver de nouvelles idées pour améliorer l’histoire ou alors de rendre une séquence plus poignante grâce aux visuels. C’est également à ce moment-là qu’on trouve les personnages, qui ils sont vraiment. On réfléchit ensemble à faire le meilleur film possible, avant que tous les autres départements commencent à travailler dessus. »
Un travail « profondément collaboratif », coordonné par les réalisateurs du film et par un chef de département, le Head of Story : « Ce que j’aime avec Disney, c’est que quand on lit les scènes pour la première fois, on le fait dans une salle avec les cinéastes et toute l’équipe. On peut alors discuter de ce qu’on en pense, et proposer des alternatives ou des idées. Même si certaines d’entre elles ne sont pas retenues, elles ne sont pas jetées à la poubelle pour autant : cela fait forcément avancer le film, de fermer certaines portes pour nous indiquer lesquelles ouvrir ensuite. »
Chaque séquence du film est ensuite répartie en fonction des storyboarders et de leur style de dessin : « Quand on lit le script, on visualise toujours beaucoup plus facilement certaines scènes, plutôt que d’autres. Mais ceux qui choisissent, à la fin, ce sont les Head of Story, qui connaissent bien nos forces individuelles, nos préférences et nos goûts personnels. Au fil du temps, ils savent à qui donner telle ou telle scène, pour avoir le meilleur résultat final. Généralement, on peut toucher un peu à tout dans la production, entre l’émotion, les gags et l’action. »
« J’ai beaucoup aimé travailler sur ces émotions-là »
Dans le cas de Vaiana 2, Nolwenn Roberts a pu travailler sur deux séquences bien différentes. Il s’agit d’abord de la rencontre entre Vaiana et Matangi, un nouveau personnage mystérieux et « badass », que la storyboardeuse aime beaucoup : « De mon point de vue, c’est un peu la grande sœur de Vaiana, qui devient elle-même grande sœur dans ce deuxième volet. C’était super d’avoir cette sorte de mentor, dont elle a vraiment besoin et qui lui permet d’aller plus loin, de faire des choix pour devenir qui elle est vraiment. C’est ça qui m’a servi de fil rouge, quand j’ai travaillé sur cette scène-là en particulier. »
L’artiste française, qui a précédemment démontré tout son talent sur des films comme Les Minions ou Tous en scène 2, a aussi pu faire les storyboards d’une séquence plus collective, entre Vaiana et son équipage, alors qu’ils traversent un gros moment de doute : « C’est une scène qui me touche beaucoup, personnellement, puisque c’est une situation que l’on peut tous vivre, surtout lorsque l’on travaille sur des projets à plusieurs. Sans équipe, on ne va pas forcément très loin. Si on veut aller plus loin dans le voyage, on a besoin des autres et Vaiana s’en rend compte, elle s’excuse de son comportement, mais son équipage, lui, avait déjà pris de l’avant pour continuer à avancer. J’ai beaucoup aimé travailler sur ces émotions-là. »
Travailler sur Vaiana 2 en ayant la phobie de l’eau ? Oui, c’est possible
Pour Nolwenn Roberts, travailler sur un film comme Vaiana 2 l’a même aidée dans la vraie vie. Il faut dire que la storyboardeuse partait avec un inconvénient plutôt difficile à surmonter, lorsque l’on travaille sur une telle épopée aquatique : la phobie de l’eau. « Je pense que ça m’a vraiment aidé de travailler sur ce film dans lequel l’équipage est presque tout le temps sur un bateau, avec des monstres et de l’eau tout autour. Plus je dessinais et plus ça me donnait envie de plonger moi-même, comme Vaiana. C’était un vrai voyage émotionnel et un bon challenge, d’autant plus que l’eau est assez vivante dans la saga. »
De façon générale, l’artiste a vécu la création de Vaiana 2 comme l’un des moments les plus importants de sa carrière : « C’était mon premier Disney et c’était un rêve depuis longtemps. J’ai l’impression d’avoir vécu le voyage en même temps que les personnages du film, donc ça créé une vraie proximité avec l’œuvre. J’adore quand il y a un nouvel élément, que ce soit un protagoniste, une aventure ou même un décor. Là, on a clairement été servis, avec beaucoup de choses inédites. C’était vraiment passionnant. Donc le voir sur grand écran, puis se dire que d’autres personnes vont le regarder et vont connecter avec l’héroïne, ça fait forcément un petit quelque chose. »
Toute l’actu tech en un clin d’œil
Ajoutez Numerama à votre écran d’accueil et restez connectés au futur !
