Grâce à des images de satellites, une nouvelle île a été découverte au beau milieu de l’Alaska. Cette apparition récente est une conséquence du réchauffement planétaire et de la fonte des glaciers, qui redessine la carte de cette région.
C’est une découverte surprenante qu’a fait le Nasa Earth Observatory, le programme de l’agence spatiale américaine qui diffuse des images satellites de la Terre. Au beau milieu d’un lac de l’Alaska, une nouvelle île est apparue, a détaillé une publication de cet observatoire le 8 septembre 2025. Malheureusement, rien de miraculeux ici, mais uniquement une conséquence du changement climatique.
Tout s’est passé au sud-est de l’État américain, au niveau du lac Alsek. À quelques kilomètres de la côte Pacifique, cette étendue d’eau mesure quelques centaines de mètres de long, et elle est entourée de glaciers. Sur les images satellites de ces dernières semaines, on pouvait clairement distinguer une masse rocheuse et glacée au niveau de la côte ouest, qui surplombait le lac.
La montagne se détache, laissant une île isolée
Il s’agissait d’une petite montagne nommée Prow Knob, d’environ 5 kilomètres carrés, entièrement entourée par le glacier Alsek. Mais désormais, ce dernier a progressivement fondu et a « libéré » la masse rocheuse, la laissant désormais seule au milieu du lac.
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La phénomène a beau s’être accéléré ces dernières années, il était à l’œuvre depuis quelques décennies. Des images satellites plus anciennes montrent Prow Knob presque entièrement pris dans le glacier sur plusieurs kilomètres en 1984, avant que la glace ne disparaisse peu à peu.
En 2018, seule sa côte est était encore rattachée au glacier, et elle a fini par disparaître dans le courant de l’été 2025, laissant une île isolée. Depuis 2020, des études avaient montré que la séparation de Prow Knob aurait lieu dans un futur proche. Une prédiction désormais réalisée : les images satellites de la région ne sont pas quotidiennes, mais on estime que la séparation finale a eu lieu quelque part entre le 13 juillet et le 6 août.
Ces images montrent la disparition progressive du glacier Alsek, mais aussi du glacier Grand Plateau, qui s’est lui aussi retiré ces dernières décennies. Au total, ce sont environ 5 kilomètres de glace qui ont été perdus depuis 1984 dans cette région, d’après la Nasa.
Un phénomène croissant à travers l’Alaska
Le phénomène est plus global que cette île à travers l’Alaska. Les zones où l’eau remplacent la glace se multiplient, y compris au niveau de Juneau, la capitale de l’État. Dans cette ville de 32 000 habitants située à quelques dizaines de kilomètres à l’est du glacier Alsek, c’est la fonte du glacier Mendenhall qui provoque d’importantes crues, jusqu’à nécessiter l’évacuation de plusieurs milliers d’habitants.


Au mois d’août, la ville a ainsi connu une crue glaciaire, qui a provoqué une montée des eaux jamais vue. En bref, le glacier en train de se réduire a laissé passer de l’eau issue des pluies et de la fonte des glaces. Ce massif qui faisait office de barrage naturel protégeant la ville n’est désormais plus suffisant.
Pire : l’Alaska se réchauffe également plus vite que le reste des États-Unis : une hausse moyenne de 1,7 degrés sur un siècle, selon la NOAA, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique. Et si les inondations de cet été ont été particulièrement importantes, les autorités locales considèrent désormais ces catastrophes comme des menaces saisonnières appelées à se répéter. Et ce, de manière toujours plus intense.
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