Une nouvelle fois, des incidents sur des câbles sous-marins ont été relevés en mer Rouge, comme en 2024. Des perturbations ont été constatées, mais leurs causes demeurent incertaines. Un avion de patrouille maritime américain a été repéré en train de survoler les environs.
Y a-t-il eu un acte de sabotage en mer Rouge le 6 septembre 2025, pour nuire à la connectivité régionale et internationale ? Voilà l’une des questions qui a pu traverser les esprits au cours du week-end, alors qu’étaient parvenues de la région des indications selon lesquelles des câbles sous-marins remontant vers l’Europe auraient été coupés.
C’est Microsoft, via son tableau de bord permettant de suivre l’état de santé de son service cloud Azure, qui a été l’un des premiers à signaler un souci. « Plusieurs câbles sous-marins internationaux ont été sectionnés dans la mer Rouge », a écrit le géant des logiciels, précisant que cette « perturbation a nécessité un re-routage par des chemins alternatifs ».
La mer Rouge, point de passage clé pour les câbles sous-marins
De fait, a poursuivi Microsoft, la clientèle d’Azure peut être confrontée à des « latences supérieures à la normale ». Elles pourraient aussi durer : en effet, « les réparations des câbles sous-marins peuvent prendre du temps », car le déploiement de navires câbliers peut nécessiter quelques semaines — surtout dans des eaux sensibles, comme la mer Rouge.
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Celle-ci sépare l’Arabie saoudite et l’Égypte, mais passe surtout devant le Yémen, reliant donc le golfe d’Aden jusqu’au Proche-Orient. C’est un haut lieu de passage du trafic maritime en raison de la présence, tout au bout, du canal de Suez. La zone connaît une instabilité, avec une rébellion houthi au Yémen, de la piraterie et des opérations militaires régulières.


C’est aussi un axe de passage majeur pour la connectivité d’Internet. Le site de référence Submarine Cable Map, qui cartographie toutes les liaisons permettant au réseau de se distribuer dans le monde entier, dénombre pas moins de 17 câbles traversant la mer Rouge. Au nord, certains filent en Europe, et d’autres bifurquent vers Israël et la Jordanie.
Ces câbles connaissent également des connexions avec les pays avoisinants — comme le Yémen, l’Arabie saoudite, l’Égypte, Djibouti et la Somalie –, ce qui peut aussi constituer d’autres points de vulnérabilité, à terre cette fois. Il sera toutefois difficile de déterminer les responsabilités, surtout s’il s’agit d’un acte délibéré.
NetBlocks, organisation qui suit l’état de la connectivité dans le monde pour signaler tout écart anormal, a noté « qu’une série de pannes de câbles sous-marins dans la mer Rouge a dégradé la connectivité Internet dans plusieurs pays, dont le Pakistan et l’Inde ». Les systèmes de câbles SMW4 et IMEWE près de Djeddah, en Arabie saoudite, ont été cités.

Patrouille d’un avion militaire américain
Ce n’est pas la première fois que des incidents de ce type ont été relevés. Il y en avait déjà au printemps 2024, toujours en mer Rouge, et les regards se tournaient alors vers les houthis. En mer Baltique, c’est la Russie qui est accusée : le pays utiliserait des navires civils laissant leur ancre racler les fonds marins et tout arracher, dont les câbles Internet.
S’il est difficile de déterminer l’origine des incidents, on peut souligner que des mouvements américains survolaient dès le 7 septembre la mer Rouge — notamment un avion Boeing P-8 Poseidon, spécialisé dans la lutte anti-sous-marine. Signe, peut-être, de la recherche d’un navire suspect, ou bien d’un sous-marin qui aurait endommagé les câbles.
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