Que voit l’armée française dans le Stratobus, cet immense dirigeable stratosphérique ?

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Le 10 septembre 2025 s’est tenu le premier comité de pilotage du projet Stratobus à la base aérienne d’Istres, dans le sud de la France. Une étape majeure dans la concrétisation d’un projet souvent questionné, mais qui pourrait trouver son utilité au sein des forces armées.

« Qu’est-ce qu’on fait, nous Français, entre 20 et 100 kilomètres ? », voici la question que posait Sébastien Lecornu, en juin 2025 au Salon du Bourget.

Venu présenter la stratégie française pour la très haute altitude, celui qui était encore à l’époque ministre des Armées dévoilait un plan articulé autour de trois objectifs majeurs : détecter, intercepter, et occuper cette zone située entre 20 et 100 kilomètres d’altitude au-dessus du sol.

En 2023, l’épisode des ballons chinois survolant le territoire américain a placé ce sujet au premier plan des stratégies militaro-industriels dans le monde et de nombreux projets ont depuis été mis en avant par le ministère des Armées pour ancrer l’ambition française.

Parmi eux, le Stratobus, un dirigeable stratosphérique « conçu pour opérer dans des zones contestées. »

Le 10 septembre 2025 s’est tenue à Istres la première réunion de pilotage du projet qui vise notamment à assurer le troisième axe fixé par M. Lecornu au Bourget, à savoir occuper la « zone grise », entre air et espace, que les forces armées dans le monde exploitent encore assez peu.

Premier comité de pilotage du projet Stratobus présidé par Sébastien Esteve, commandant de la base aérienne 125 d'Istres  // Source : Armée de l'Air et de l'EspacePremier comité de pilotage du projet Stratobus présidé par Sébastien Esteve, commandant de la base aérienne 125 d'Istres  // Source : Armée de l'Air et de l'Espace
Premier comité de pilotage du projet Stratobus présidé par Sébastien Esteve, commandant de la base aérienne 125 d’Istres, le 10 août 2025. // Source : Armée de l’Air et de l’Espace

Un outil de surveillance

Avec ses 8 tonnes et ses dimensions notables (140 mètres de long, 32 mètres de diamètre et un volume intérieur de 85 000 m³), le Stratobus attise la curiosité depuis le lancement de sa conception par Thales Alenia Space en 2016.

Conçu pour évoluer à 80 km/h à une altitude d’au moins 20 km, ce géant des airs pourrait s’inscrire pleinement dans les ambitions françaises et européennes liées à la conquête de la très haute altitude.

Dès 2020, les forces armées identifient son potentiel stratégique, lançant une étude dédiée à ses usages dans les missions dites ISR : renseignement, surveillance et reconnaissance.

Sa capacité à transporter une charge utile de 250 à 450 kg ouvre de nouvelles perspectives. Au-delà de ses fonctions de veille et de relais de communication, le Stratobus pourrait à l’avenir voir son opérabilité testée pour intégrer des capacités de frappe.

Premier vol prévu en 2030

Pour l’heure, le Stratobus est mis en avant par l’Armée de l’Air et de l’Espace pour ses « missions duales (civiles et de défense) : surveillance, communication. »

La réunion de septembre 2025, qui a rassemblé les principaux acteurs du projet, marque une étape clé pour cette innovation ambitieuse. La base aérienne 125 d’Istres est appelée à devenir le point d’ancrage du programme avec l’implantation du futur « stratoport » destiné à accueillir le dirigeable stratosphérique.

Le premier vol grandeur nature du Stratobus est d’ores et déjà prévu pour 2030.

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