Des paléontologues de l’Australian Museum Research Institute viennent de publier une étude dans la revue Gondwana Research sur une roche, rouge vif, du site de McGraths Flat. Elle est connue pour conserver exceptionnellement bien les fossiles à travers le temps.
McGraths Flat. Vous n’avez probablement jamais entendu ce nom et pourtant, il s’agit de l’un des sites australiens les plus extraordinaires en termes de fossiles. Pourquoi ? Grâce à sa composition rocheuse riche en fer.
Une nouvelle étude, publiée dans Gondwana Research le 8 octobre 2025, a été menée par des paléontologues de l’Australian Museum Research Institute, sur la roche qui compose ce site.
Cela peut sembler difficile à croire, mais auparavant, McGraths Flat abritait une forêt tropicale luxuriante. Et, les fossiles de poissons, d’araignées, de plantes, d’insectes ou encore de plumes, exceptionnellement bien conservés grâce au fer, retracent ce passé avec un niveau de détails impressionnant. C’est ce qu’explique Tara Djokic, paléontologue et autrice principale de l’article dans de The Conversation.
Une roche rouge vif spéciale
Datant d’il y a 11 à 16 millions d’années, soit de l’époque dite du Miocène, les roches sédimentaires qui composent le site de McGraths Flat sont d’un rouge vif à cause de leur teneur en fer. Et, cette roche rouge est particulière, car elle est constituée entièrement d’un minéral à grains fins contenant du fer : la goethite.
« Traditionnellement, les sites fossilifères les mieux préservés sont ceux constitués de roches dominées par le schiste, le grès, le calcaire ou les cendres volcaniques », explique l’article de The Conversation.

D’habitude, les roches riches en fer sont retrouvées, entre autres, en gisements massifs remontant à 2,5 milliards d’années, témoins de l’environnement pauvre en oxygène qu’étaient les anciens océans terrestres où seule une vie bactérienne était possible.
Jusqu’à récemment, « le fer était considéré comme un simple produit d’altération, formant de la rouille sur les continents lorsqu’il était exposé à notre atmosphère riche en oxygène », détaille The Conversation.
Renverser les croyances sur la préservation des fossiles
Cependant, le site de McGraths Flat vient remettre en question les idées acquises jusqu’à présent.
La goethite est un oxyhydroxyde de fer dont les particules sont microscopiques. Ces particules de fer sont si petites qu’elles pouvaient « remplir » les cellules des animaux morts enfouis dans ce sol, ce qui a permis la conservation exceptionnelle de tissus mous des fossiles. Ils sont tellement bien conservés que « l’on peut y voir des cellules pigmentaires individuelles dans les yeux des poissons, des organes internes d’insectes et de poissons, et même des poils d’araignée délicats et des cellules nerveuses ».


L’étude détaille la manière dont le site fossilifère s’est formé. Dans un climat alors chaud et humide, celui d’une forêt tropicale, le fer se serait infiltré à partir du basalte (une roche volcanique riche en fer) altéré.
Le fer s’est dissous dans l’eau souterraine acide et a été transporté jusqu’à un lit de rivière abandonné. Là, il s’est précipité en particules très fines d’oxyhydroxyde de fer qui a donc recouvert et rempli les restes d’animaux et autres organismes morts présents.


Cette découverte et cette étude sur la formation d’un site tel que McGraths Flat pourraient permettre de trouver des sites semblables, riches en fer et en fossiles, partout dans le monde.
« Les roches rouges de McGraths Flat ouvrent un tout nouveau chapitre dans notre compréhension de la façon dont des sites fossiles exceptionnellement bien préservés peuvent se former », conclut l’autrice principale de l’article dans The Conversation.

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