En à peine 48 heures, le crash de deux astéroïdes a été repéré à la surface de la Lune. Des évènements qui rappellent à quel point notre satellite est régulièrement touché par de tels impacts, ce qui modifie la physionomie de sa surface.
La Lune a deux nouveaux cratères. L’astronome japonais Daichi Fujii, qui travaille au musée d’art de Hiratsuka, au sud-ouest de Tokyo, les a quasiment vus se former sous ses yeux. Tout a commencé dans la soirée du 30 octobre, lorsque son télescope braqué en permanence sur la Lune détecte un flash lumineux, puis un second, le 1er novembre.
L’intéressé a publié ses vidéos sur X et a raconté son histoire au New York Times. Il s’avère qu’il fait partie des rares témoins de ces impacts qui n’ont pas pu être capturés par les télescopes européens, la Lune étant trop brillante au milieu de la nuit pour y voir quoi que ce soit. Côté américain, le shutdown rend tout commentaire impossible à ce stade. Seuls d’autres télescopes japonais ont pu confirmer l’existence de ces flashs, et il est vite devenu évident que nous avions bien affaire à des astéroïdes.
Des impacts nombreux…
Cela pourrait être anecdotique. Après tout, la Lune n’est pas entourée d’une couche d’atmosphère protectrice comme la Terre, et les astéroïdes qui croisent son orbite ne sont pas freinés par quoi que ce soit. Ceux-ci se sont écrasés à près de 100 000 km/h, ce qui provoque forcément une explosion, même si l’objet est peu massif.
Pour les astronomes, la Lune est un point de repère intéressant, car c’est grâce au nombre d’astéroïdes qui tombe dessus, soit environ une centaine chaque jour de la taille d’une balle de ping-pong ou plus, que l’on connaît mieux notre environnement.
Grâce à ces données, nous pouvons extrapoler pour savoir combien d’astéroïdes se trouvent près de l’orbite terrestre. Cela s’avère hautement intéressant quand il s’agit de gros objets, car ce sont eux qui risquent de provoquer d’importants dégâts en cas de contact avec la Terre.
Par ailleurs, alors que les missions habitées en direction de la Lune redeviennent d’actualité, il est très utile d’avoir une meilleure connaissance de ces impacts pour préparer au mieux les astronautes sur place, surtout lors de longs séjours. Il faut se souvenir que dans le cadre du programme Apollo, les astronautes n’ont jamais passé plus de quatre jours consécutifs sur la Lune.
… Mais peu connus et quasi-invisibles
Seulement, voir ces impacts n’est pas si simple car ils sont brefs, provoquent des flashs lumineux qui peuvent être assez discrets, et se produisent parfois sur la face cachée de la Lune. Pire, il peut aussi y avoir des faux positifs avec des rayons cosmiques qui frappent la Lune et créent une sorte de lumière similaire au flash causé par un astéroïde.

Daichi Fujii fait tourner deux télescopes situés dans deux villes différentes, avec des détecteurs qui réagissent en cas de mouvement ou d’explosion. Depuis 2011, il a pu identifier une soixantaine d’impacts, et c’est quasiment la première fois qu’il en voit deux aussi rapprochés.
Ici, peu d’informations sont connues sur ces impacts spécifiques. On ignore leur taille et leur masse, mais Daichi Fujii a une petite idée de leur provenance. Ils pourraient venir des Taurides, un essaim de météores issu de la comète Encke et visible dans la constellation du Taureau.
Cet ensemble provoque régulièrement des pluies d’étoiles filantes visibles depuis la Terre autour d’Halloween, et il serait assez logique que quelques fragments s’écrasent sur la Lune.
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