La Chine interdit à ses entreprises d’acheter des puces Nvidia

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Les autorités chinoises ont annoncé cette semaine interdire aux géants comme ByteDance et Alibaba d’acheter certaines puces Nvidia. Selon elles, l’entreprise américaine aurait « violé la loi anti-monopole ». Une décision qui rappelle l’embargo américain contre Huawei.

La guerre froide technologique entre la Chine et les États-Unis connaît un nouvel épisode. Beijing vient d’interdire aux grandes entreprises locales d’acheter certaines puces d’intelligence artificielle de Nvidia, le géant américain des semi-conducteurs. Un coup dur pour l’entreprise et un message clair pour les États-Unis de Donald Trump : la Chine veut réduire sa dépendance aux technologies américaines et mise désormais sur une industrie locale de plus en plus compétitive.

Que s’est-il passé entre la Chine et Nvidia ?

L’Administration du cyberespace de Chine, épaulée par le régulateur de la concurrence, a annoncé l’interdiction d’acheter plusieurs modèles de Nvidia, dont la RTX Pro 6000D, une puce spécialement conçue pour contourner les restrictions américaines. Quelques semaines plus tôt, les géants chinois de la tech avaient reçu l’ordre d’arrêter d’acheter la H20, un autre modèle de puce Nvidia.

La NVIDIA RTX PRO 6000 Blackwell Workstation Edition // Source : NvidiaLa NVIDIA RTX PRO 6000 Blackwell Workstation Edition // Source : Nvidia
La NVIDIA RTX PRO 6000 Blackwell Workstation Edition // Source : Nvidia

Ces modèles avaient été créés par Nvidia après les sanctions décidées sous Joe Biden, qui visaient à empêcher la Chine d’accéder aux composants IA les plus avancés. Son successeur Donald Trump avait quant à lui promis de les interdire totalement. Mais, finalement, la Chine a pris les devants : désormais, même ces versions « bridées » en termes de performances ne pourront plus être achetées par des groupes comme ByteDance (TikTok) ou Alibaba.

Encourager l’industrie locale, l’objectif de la Chine

Officiellement, Beijing parle d’une enquête pour pratiques anti-monopolistiques. Officieusement, la décision s’inscrit dans une stratégie bien plus large : couper l’accès à des composants étrangers jugés stratégiques et pousser les champions locaux à monter en puissance. Les régulateurs chinois affirment que les processeurs IA nationaux atteignent désormais un niveau de performance comparable aux modèles Nvidia encore autorisés. 

La sanction est aussi un camouflet pour Donald Trump : il s’était engagé à défendre l’accès de Nvidia au marché chinois. Or, Beijing vient de fermer brutalement la porte. Le président et co-fondateur de Nvidia Jensen Huang s’est dit « déçu », à l’occasion d’une conférence de presse mercredi à Londres. Et pour cause : la Chine représente près de 13 % du chiffre d’affaires de Nvidia.

Jensen Huang, le patron de Nvidia au CES 2025. // Source : NumeramaJensen Huang, le patron de Nvidia au CES 2025. // Source : Numerama
Jensen Huang, le patron de Nvidia au CES 2025. // Source : Numerama

Ce bras de fer rappelle également l’affaire Huawei en 2019. Accusée de menacer la sécurité nationale des États-Unis, l’entreprise chinoise avait été privée d’accès aux technologies américaines (Android, composants stratégiques). Résultat : l’ex-numéro deux mondial du smartphone s’est effondré hors de Chine, avant de se replier sur son marché domestique. Il fabrique aujourd’hui de meilleures puces et prend peu à peu son indépendance.

À court terme en Chine, l’interdiction pourrait ralentir certains projets en intelligence artificielle, encore dépendants des GPU américains. Mais; à moyen terme, elle offre une fenêtre d’opportunité pour les concurrents locaux (Huawei, SMIC, Cambricon), poussés à accélérer leur montée en gamme.

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