La justice britannique a annoncé des poursuites contre un ex-conseiller du Parti travailliste pour des faits de chantage auprès de plusieurs personnes à Westminster, dont des députés du Parlement. Les victimes ont reçu des messages tendancieux, utilisés comme piège pour faciliter l’extorsion.
Jusqu’à ce que l’affaire éclate, la carrière politique d’Oliver S. semblait bien lancée.
Membre du Parti travailliste, conseiller municipal d’Islington dans le nord de Londres, l’homme de 28 ans dispose dans son téléphone de quelques contacts bien placés à Westminster, le Parlement britannique.
L’homme connait les rouages et les habitudes des parlementaires, une vue de l’intérieur qui lui aurait permis, selon la justice britannique, d’opérer une campagne de chantage fondée sur du « spear phishing », comprenez de l’hameçonnage ultra-ciblé — aussi appelé hameçonnage au harpon.

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Arrêté une première fois en juin 2024 et officiellement inculpé ce mercredi 17 septembre 2025 pour chantage et « utilisation abusive d’un réseau public de communications électroniques », le politicien devra s’expliquer sur une affaire de sextorsion politique ayant visé au moins douze personnes, dont des journalistes, des fonctionnaires et des députés.
Des discussions très explicites
C’est le média américain Politico qui met en lumière cette affaire en avril 2024. L’article détaille le mode opératoire de la campagne de chantage orchestrée sur WhatsApp.
Tous les messages recueillis par le média sont envoyés depuis deux numéros de téléphone portable. L’expéditeur se présente sous les pseudonymes de « Abi » ou « Charlie » et affiche une connaissance précise des habitudes et du parcours politique de leur cible.


La conversation est enclenchée, prétextant une précédente rencontre dans un bar aux alentours de Westminster, dans une conférence de parti ou lors d’une campagne locale.
« Abi » ou « Charlie », prétend alors être blessée de n’avoir pas été reconnue lors de l’évènement. Celle-ci donne ensuite une tournure sexuelle à l’échange, n’hésitant pas à partager des photos explicites aux destinataires.
Selon des experts en cybersécurité interrogés par Politico, le but est évident : recueillir des informations compromettantes sur la victime, comme des photos ou des détails sur leur vie personnelle.
Un procès attendu prochainement
En tout, 5 personnes travaillant au Parlement britannique auraient été visées par ces tentatives de chantage. Une victime aurait notamment eu des échanges réguliers avec « Charlie », allant jusqu’à lui promettre des photos en « short de sport », avant d’être pris de doute sur la réelle identité de son interlocutrice.
L’enquête qui aura duré 17 mois devrait aboutir à une première audience le 3 novembre 2025, où le principal suspect Oliver S. devra annoncer s’il plaide coupable ou non sur l’affaire dit du « piège à miel de Westminster ».

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