Funko, créateur des figurines Pop!, pourrait mettre la clé sous la porte d’ici un an

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Les ventes de Funko, le fabricant américain des figurines Pop!, ont chuté de 14,3 % en un an et sa dette dépasse désormais les 240 millions de dollars. L’entreprise reconnaît avoir de « sérieux doutes » quant à sa capacité à poursuivre ses activités au-delà des douze prochains mois.

L’un des emblèmes de la pop culture mondiale est dans la tourmente. Funko, l’entreprise américaine à l’origine des célèbres figurines Pop!, reconnaît avoir de « sérieux doutes » quant à sa capacité à poursuivre ses activités au-delà des douze prochains mois. Dans ses résultats financiers publiés le 6 novembre, la firme annonce une chute de 14,3 % de ses ventes mondiales par rapport à l’an dernier à la même période — un recul qui atteint 20 % sur le marché américain, son principal moteur.

Funko, du phénomène mondial à la destruction des stocks

Créée en 1998, Funko s’est imposée au fil des années 2010 comme un phénomène mondial. Ses figurines Pop!, reconnaissables à leurs têtes surdimensionnées et à leurs yeux noirs ronds, ont envahi les rayons des magasins et les bureaux des collectionneurs. Une effervescence qui, en 2021, a permis à l’entreprise d’approcher le milliard de dollars de chiffre d’affaires. Portée par un catalogue tentaculaire de licences — de Star Wars à Harry Potter, en passant par Marvel et Stranger Things –, Funko a produit à une échelle industrielle.

Mais cette frénésie s’est retournée contre elle : les stocks se sont accumulés à un rythme incontrôlable, et leur gestion est devenue un gouffre financier. Ce surplus a non seulement engendré des coûts de stockage considérables, mais aussi désorganisé la chaîne logistique de l’entreprise. En 2023, son principal centre de distribution tournait déjà à pleine capacité, alors qu’il aurait dû idéalement fonctionner à 80 % pour rester efficace. Incapable d’absorber de tels volumes, Funko a fini par détruire l’équivalent de plus de 30 millions de dollars de figurines invendues — révélant l’ampleur du déséquilibre.

Des Funko Pop! // Source : Unsplash
Des Funko Pop! // Source : Unsplash

Deux ans plus tard, la dette totale de Funko dépasse désormais les 240 millions de dollars, tandis que ses marges et profits s’érodent trimestre après trimestre. Son segment phare, le « Core Collectible » — celui des figurines Pop! standards — recule de 12 %. Un recul d’autant plus frappant que le marché mondial du jouet, lui, est en croissance en 2025, porté par le dynamisme des grandes licences et les achats plaisir. Une tendance positive, mais qui concerne surtout les jeux et produits familiaux.

Quelle est la suite pour Funko ?

Depuis plusieurs trimestres, Funko fait face à un environnement économique moins favorable. Si les collectionneurs n’ont pas cessé d’acheter, leurs habitudes ont changé : le marché se déplace vers des modèles plus haut de gamme, produits en quantités limitées. Dans ce contexte, la marque subit la pression d’une concurrence de plus en plus affûtée. Des fabricants comme Good Smile Company, Bandai Spirits ou Beast Kingdom séduisent désormais les amateurs avec des figurines premium, là où les Pop! de Funko paraissent datées et produites à la chaîne.

L’entreprise a bien tenté de se diversifier — avec des jeux de société, une ligne de vêtements, un jeu vidéo (mauvais) ou encore des NFT « Digital Pop » –, mais ces initiatives n’ont jamais rencontré leur public. Pénalisée par la hausse des coûts de production, les droits de douane américains et plusieurs annulations de commandes, la firme reste aujourd’hui prisonnière de son produit phare, incapable pour l’instant de se réinventer.

En 2025, Funko a modifié son contrat de crédit à deux reprises afin d’alléger temporairement la pression des banques, et ainsi se donner une chance de surmonter ses difficultés financières. À ce stade, la marque n’a plus assez de liquidités pour investir ou absorber de nouvelles chutes de revenus, rendant sa survie incertaine à court terme. Comme le souligne Gizmodo, l’entreprise a évoqué la nécessité d’obtenir des financements supplémentaires, ou, à défaut, d’explorer des « alternatives stratégiques » : réduction d’activités, cessions d’actifs, ou revente pure et simple de la société. Le géant autrefois adulé des collectionneurs se retrouve aujourd’hui piégé par ce qui a fait son succès : trop de licences, trop de figurines, trop vite.

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