Le BHV Marais et cinq magasins Galeries Lafayette s’apprêtent à accueillir des magasins Shein physiques. Une première mondiale pour l’enseigne d’ultra fast fashion.
C’est une première mondiale, et c’est français. Shein, le géant chinois de l’ultra fast fashion, débarque officiellement dans des lieux symboliques du commerce parisien pour y installer ses premiers magasins physiques. Jusqu’ici, seuls des pop-up stores avaient vu le jour.
L’enseigne proposera dès novembre 2025 ses collections dans la capitale au 6ᵉ étage du BHV Marais, sur plus de 1000 m2. D’ici à la fin de l’année, Shein s’installera dans cinq Galeries Lafayette en régions : à Angers, Dijon, Grenoble, Reims et Limoges. Cette arrivée fait suite à un partenariat conclu entre l’entreprise chinoise et la Société des Grands Magasins (SGM), gestionnaire du BHV Marais et de plusieurs Galeries Lafayette en province.
Une implantation qui suscite de vives réactions, tant l’image de Shein est associée à une production massive, des accusations de travail précaire et un impact environnemental désastreux. L’annonce a d’ailleurs provoqué des remous du côté des Galeries Lafayette elles-mêmes.
Les Galeries Lafayette expriment leur « profond désaccord »
Le Groupe Galeries Lafayette est le premier révolté par l’accord conclu avec Shein. Il se trouve que le BHV Marais et les 5 magasins Galeries Lafayette concernés, bien qu’ils utilisent son nom, ne lui appartiennent pas. C’est SGM, une foncière spécialisée dans le rachat et la gestion de grands magasins, qui est à l’origine de l’accord.
« Les Galeries Lafayette tiennent à exprimer leur profond désaccord avec cette décision au regard du positionnement et des pratiques de cette marque d’ultra fast fashion qui est en contradiction avec leur offre et leurs valeurs », explique l’entreprise, ajoutant que cette décision est également « contraire aux conditions contractuelles d’affiliation qui lient le groupe SGM aux Galeries Lafayette ». L’entreprise affirme avoir fait part de sa position au groupe SGM et à son président, Frédéric Merlin, et dit vouloir empêcher « la mise en œuvre » de ce projet.
Dans un communiqué relayé par l’AFP, Shein avance que « cette alliance est plus qu’un simple lancement. C’est un engagement pour revitaliser les centres-villes partout en France, restaurer les grands magasins et développer des opportunités pour le prêt-à-porter français », avance Shein. La firme d’ultra-fashion promet « la création de 200 emplois directs et indirects en France au sein de SGM ». Pas sûr que cela suffise à calmer la fronde.
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