Un démonstrateur d’arme laser d’une nouvelle génération sera bientôt fabriqué. D’abord destiné à détruire les drones menaçants, il sera aussi amené à terme à traiter des menaces plus dangereuses, comme les missiles.
La France entend monter en puissance avec les lasers militaires pour contrer drones et missiles. Ce 4 septembre 2025, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a officialisé sur X (ex-Twitter) la commande d’un démonstrateur d’arme laser, sous l’égide de la direction générale de l’armement (DGA), dont la mission est de préparer les futurs systèmes d’armes de la nation.
Quatre entreprises de défense françaises, dont trois comptent parmi les poids lourds de l’Europe de la défense, sont impliquées : Thales, MBDA, Safran et Cilas — ce dernier, dont le nom est la contraction de Compagnie Industrielle des LASers, s’avère être une coentreprise dans laquelle on retrouve Safran et MBDA parmi les principaux actionnaires.
Toutes ces sociétés ont en tout cas le savoir-faire nécessaire pour accoucher d’un tel démonstrateur. Cilas, en raison de son expertise dans les lasers ; Thales pour ses capteurs, ses radars, son optronique et ses systèmes de conduite de tir ; MBDA pour sa connaissance des missiles et des systèmes de défense ; Safran en optique de précision et stabilisation.
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Défense à courte portée
Ce démonstrateur entre dans le programme SYDERAL, « destiné à la lutte anti-drones et à la défense aérienne de courte portée », a précisé Sébastien Lecornu. Il avait été mentionné en juin au salon du Bourget : il était noté que « l’utilisation des lasers de surface développés pour le spatial est également à l’étude », pour protéger la très haute altitude.
SYDERAL, qui doit offrir aux armées un « système laser de défense de nouvelle génération », est un sujet traité dans la loi de programmation militaire 2024-2030. Dans l’équipement des forces pour 2024, il est par exemple évoqué, concernant la lutte anti-drone, la « montée en puissance de nouveaux effecteurs, en particulier à énergie dirigée ».
On trouve aussi la notion d’arme à énergie dirigée, qui est une autre façon de parler des lasers, dans le livret de présentation de la LPM 2024-2030. Il était alors indiqué que « l’accélération de l’innovation passera par des démonstrateurs ambitieux » dans ce domaine. Plusieurs prises de parole, y compris de Sébastien Lecornu, sont allées aussi dans ce sens.
Des armes laser déjà testées
Il faut noter que ces armes laser sont déjà partiellement employées. Ainsi, la société Cilas avait mis à disposition le laser Helma-P dans le cadre de la sécurisation des Jeux olympiques d’été à Paris, à l’été 2024. Ce système, qui n’a pas eu à servir pendant la compétition, aurait pu brûler un drone suspect en quelques secondes.
Helma-P, projet daté de 2022 et déjà encadré par la DGA, a également été mis en œuvre sur la mer depuis une frégate de défense aérienne. Il était alors rapporté que le laser, dont le faisceau est invisible à l’œil nu, peut atteindre des cibles à un kilomètre, avec un taux de destruction revendiqué à 100 % pour cette distance.
Les armes laser sont considérées comme d’excellentes options pour abattre des menaces nombreuses et peu coûteuses. Elles évitent ainsi de tirer des missiles dont le prix unitaire atteint des millions d’euros. Ces équipements sont notamment attendus sur les navires français croisant sur des mers qui sont à risque, comme au Moyen-Orient.
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