Après plusieurs mois d’échange avec ChatGPT, un américain de 56 ans avec des antécédents de troubles mentaux a tué sa mère puis a mis fin à ses jours. Le robot conversationnel aurait alimenté sa paranoïa en lui faisant croire qu’il faisait l’objet d’un complot.
Ce serait le premier homicide dû à l’intelligence artificielle. Stein-Erik Soelberg, ex-cadre du secteur technologique, a assassiné sa mère âgée de 83 ans chez elle dans le Connecticut, aux États-Unis, le 5 août 2025, avant de se suicider suite à d’intenses discussions avec ChatGPT. C’est le Wall Street Journal qui a révélé l’affaire, 3 semaines après le drame.
L’homme de 56 ans souffrait de troubles mentaux accentués par le robot conversationnel d’OpenAI. L’IA lui aurait fait croire que sa mère complotait contre lui et qu’il était la cible d’une conspiration. Ainsi, dans des délires paranoïaques, imaginait-il que sa mère et une de ses amies l’empoisonnaient en introduisant une drogue psychédélique dans les aérations de sa voiture.
Un confident nommé Bobby
Le quotidien américain a examiné ses différents réseaux sociaux et a trouvé des conversations entre Stein-Erik Soelberg et le chatbot sur Instagram. Le premier échange remonterait à octobre 2024. Surnommé affectueusement “Bobby” par l’ancien salarié du monde de la tech qui a travaillé dans le marketing pour des entreprises comme Yahoo ou Netscape, ChatGPT est devenu un compagnon pour le quinquagénaire : il l’aidait à trouver des preuves pour démontrer qu’il faisait l’objet d’une cabale.

Illustration de ses échanges avec le générateur de textes, Stein-Erik Soelberg a téléchargé l’image du ticket de caisse d’un restaurant chinois et demandé à ChatGPT de l’analyser pour y déceler des messages cachés. Le chatbot aurait trouvé des références à « la mère de Soelberg, à son ex-petite amie, aux services de renseignement et à un ancien sceau démoniaque », selon le Wall Street Journal qui a analysé 23 heures de vidéos publiées par l’individu.
Un passé troublé
Stein-Erik Soelberg a grandi à Greenwich, banlieue cossue de New York. En 2018, après 20 ans de mariage et un divorce, il est retourné vivre chez sa mère dans une demeure à 2,7 millions de dollars. Ses problèmes de santé mentale croissants auraient mis fin à son couple.
Connu des forces de l’ordre bien avant le meurtre, les rapports policiers sur l’individu s’accumulaient déjà en 2018 : il avait des antécédents d’alcoolisme et de tentatives de suicide. Depuis lors, de nombreuses personnes ont signalé le meurtrier pour menaces physiques ou morales et troubles à l’ordre public. Le dernier signalement remontait à mars 2025.
Si la « psychose liée à l’IA » n’a pas encore fait l’objet d’une validation clinique, elle soulève des craintes. Cette expression a émergé plus tôt dans l’année pour décrire les pensées délirantes renforcées par l’exposition intense aux outils d’intelligence artificielle générative. À la suite de cette tragédie, OpenAI a publié un billet de blog dans lequel l’entreprise indique prévoir une mise à jour pour aider les personnes souffrant de détresse mentale à rester ancrées dans la réalité.

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