L’âge du fer est une période préhistorique durant laquelle les humains ont découvert la métallurgie. Une étude affirme que ce progrès monumental est avant tout l’œuvre d’un accident de la part de nos ancêtres.
Il y a environ 3 000 ans, les humains qui maîtrisaient déjà la fusion du bronze ont réussi à atteindre une température suffisante pour passer à un autre métal : le fer. Des traces de ces progrès ont été retrouvées en Grèce, en Europe occidentale, dans le Proche-Orient ou encore en Chine et en Afrique.
Mais tout cela pourrait être le fait d’un simple accident, selon une étude de chercheurs issus de l’Université anglaise de Cranfield et parue dans la revue Journal of Archaeological Science le 26 septembre 2025. Ils ont analysé de près des vestiges de métaux retrouvés dans le Sud de la Géorgie, datant d’il y a environ 3 millénaires, et bousculent les certitudes sur cette période.
Et si le fer n’était qu’un ingrédient ?
Découvert dans les années 1950, ce site abritait des restes d’un minéral nommé hématite, un minerai de fer très abondant qu’on savait être utilisé pour des outils durant l’âge du fer. Mais aussi des scories : des résidus de métaux jetés lorsque ceux-ci sont fondus. Bref, des indices assez parlants, indiquant que nous étions face à une forge préhistorique entretenue par des humains capables de concevoir des outils en fer.

Mais la nouvelle étude met l’accent sur une autre substance découverte sur place : du cuivre. À partir de là, les chercheurs forgent une autre théorie : les humains se seraient servi de ce métal pour créer leurs outils, et le fer n’était qu’un ingrédient qu’ils mettaient dans la fournaise pour rendre le processus plus efficace. Ce serait un hasard s’ils ont plus tard remarqué que cela permettait de forger le fer.
Tout cela ne serait donc que le produit d’une expérimentation, ce qui est extrêmement discuté parmi les historiens. Les spécialistes de la préhistoire se demandent comment et quand nos lointains ancêtres ont pensé faire fondre le fer pour s’en servir d’outil et d’arme. La matière était déjà omniprésente autour d’eux et de nombreux artefacts de fer ont été découverts bien avant ce fameux âge, déjà durant l’âge de bronze.
La différence était qu’ils n’étaient pas forgés, mais plutôt issus de roches métalliques, notamment des météorites. Le fer était alors considéré comme un métal rare, aussi précieux que de l’or, si ce n’est plus. Alors qu’est-ce qui a pu faire basculer l’humanité d’un usage restreint à une cadence industrielle ?
Des forgerons préhistoriques curieux et inventifs
L’hypothèse soutenue par cette étude est qu’il s’agit donc des forgerons de l’époque habitués au bronze, qui ont, petit à petit, utilisé davantage de fer pour améliorer leurs fournaises, et pour expérimenter de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux.
C’est donc en réussissant à atteindre des températures plus élevées que ces « savants » ont compris qu’il leur était possible de modeler plus facilement le fer et de s’en servir abondamment, avec une qualité bien supérieure aux matériaux faits de bronze.


À partir de là, il devenait possible d’extraire le fer dans des mines qui en débordaient, et de l’exploiter pour construire des outils et des armes en grande quantité. Ce qui fut utilisé quelques siècles plus tard par les armées assyriennes.
Malgré ces découvertes, les connaissances à propos de l’âge du fer restent encore très parcellaires. Le fer ayant tendance à rouiller, il est toujours difficile de trouver des quantités suffisantes de données pour combler les blancs. Mais ici, l’essentiel de l’étude est bâtie sur des scories, des « chutes » de minerais métalliques, ce qui laisse espérer d’autres trouvailles sur cette période mal connue, même avec des vestiges limités.

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