Les attaques nocturnes qui ont atteint massivement l’Ukraine mais aussi la Pologne peuvent être difficiles à appréhender. Mais des cartes sont régulièrement produites pour illustrer l’ampleur de ses assauts, qui mêlent drones et missiles.
C’est une attaque que la Pologne a décrite de « provocation à grande échelle ». Dans la nuit du 9 au 10 septembre, la Russie a lancé une attaque massive de drones et de missiles contre l’Ukraine. 458 projectiles ont été repérés, et 413 d’entre eux ont été détruits par Kiev. Mais un petit nombre (37) ont pu passer et 8 autres ont traversé la frontière polonaise.
Ce franchissement n’est pas resté sans réponse, puisque l’armée polonaise est intervenue en mobilisant à la fois des systèmes terrestres de défense aérienne et de suivi radar et des avions de combat. Varsovie a aussi reçu le soutien des Pays-Bas : des chasseurs F-35 néerlandais qui stationnaient sur place ont aussi décollé.
Une carte montrant les attaques russes dans la nuit du 9-10 septembre 2025
L’ampleur de l’attaque qui a eu lieu en Ukraine et les débordements relevés en Pologne peuvent être difficiles à saisir. Pour comprendre la portée de ce qui s’est passé cette nuit, le média Kyiv Insider vient de relayer une carte qui représente les tirs de drones et de missiles en Ukraine et en Pologne. Elle a été produite par un compte ukrainien sur Telegram, Monitor War.
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On peut ainsi constater que les tirs proviennent à la fois de Russie et des territoires occupés de l’Ukraine, en Crimée, mais aussi dans le Donbass. Les trajectoires jaunes représentent les drones, tandis que les courbes vertes, rouges et violettes illustrent différents types de missiles. Presque aucun pan du territoire ukrainien n’a été épargné.
Cette carte permet aussi de représenter les débordements en Pologne — y compris en passant par le territoire biélorusse, allié traditionnel de Moscou. Selon les trajectoires représentées, des drones ont pénétré profondément en Pologne — quasiment aucun ne semble rebrousser chemin, sauf peut-être pour l’un d’eux, qui repique vers l’Ukraine.
« Les Russes ne se soucient plus de ce qui frappe l’UE », a jugé le journal Kyiv Insider. Un sentiment partagé par d’autres, comme ce correspondant local de la BBC : « L’incident ne semble pas aléatoire [et] semble s’agir d’une tentative délibérée de la Russie fasciste de tester les défenses aériennes de l’OTAN au-dessus d’une partie du territoire polonais servant de point de transit à l’aide occidentale à l’Ukraine démocratique. »
Des avions de l’OTAN patrouillent
S’il s’agissait de tester la réactivité de l’OTAN, cela semble avoir produit de l’effet.
Les sites de suivi d’activité aérienne ont repéré le déploiement d’avions de renseignement (comme ce Saab 340 AEW&C de l’armée de l’air polonaise et deux Boeing E-3 Sentry partis d’Allemagne). Un avion ravitailleur français (Airbus A330-243MRTT) a été vu au-dessus mer Noire, avec des Rafale B. Quant à Kaliningrad, territoire russe coincé entre la Pologne et la Lituanie, il vient d’être encerclé par un autre avion de renseignement.
Il n’est pas dit que toutes ces opérations récentes soient liées à l’incident survenu dans la nuit du 9 au 10 septembre. Les forces aériennes de l’OTAN mènent régulièrement des opérations de surveillance aux frontières, pour détecter d’éventuelles menaces aériennes et prendre de l’information sur les troupes russes, notamment au profit de l’Ukraine.
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