Derrière une série d’attaques informatiques d’ampleur record, les cybercriminels nord-coréens auraient détourné plus de deux milliards de dollars en cryptomonnaies depuis janvier 2025. Une manne qui, selon les experts, contribue au financement du régime de Kim Jong-Un.
Les pirates informatiques liés à la Corée du Nord ont déjà volé plus de deux milliards de dollars en cryptomonnaies entre janvier et septembre 2025, un record qui pourrait encore gonfler d’ici la fin de l’année, révèle la société spécialiste de la blockchain Elliptic dans une analyse publiée le 7 octobre 2025.
Le casse du siècle
Le montant de ce pillage colossal repose principalement sur le vol de 1,5 milliard de dollars d’actifs numériques sur la plateforme d’échange de cryptomonnaies Bybit, vol attribué par le FBI à Pyongyang le 26 février 2025. Quelques jours plus tôt Ben Zhou, le cofondateur et dirigeant de cette bourse de cryptomonnaies, expliquait sur le réseau social X qu’« environ 400 000 ethereum » avaient été volés au cours de l’opération d’infiltration d’un fournisseur de portefeuilles numériques. La somme dérobée représente près du triple du pactole empoché en 2024.
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Si les pirates ont réussi à s’attaquer à Bybit, Ben Zhou rapportait en avril que les deux tiers des fonds restaient traçables : les Nord-Coréens n’ont donc pu encaisser qu’une partie de leur butin.
De la blockchain à la bombe atomique
Elliptic attribue une trentaine de piratages supplémentaires à la Corée du Nord depuis janvier. Si l’année dernière, un groupe d’experts des Nations unies sur le contournement des sanctions par la Corée du Nord avait estimé que le pays avait volé plus de trois milliards de dollars en cryptomonnaies depuis 2017, la société d’analyse a revu la somme à la hausse, l’évaluant à plus de 6 milliards de dollars.
Ces cryptoactifs contribuent à financer le régime du dictateur Kim Jong-Un et notamment le programme nucléaire du pays selon un rapport des Nations Unies. Bien que l’institution ait interdit à la Corée du Nord de procéder à des essais nucléaires et de lancer des missiles balistiques, Pyongyang a pu continuer à développer son infrastructure nucléaire et ses missiles balistiques grâce à ses hackers et à son Bureau général de reconnaissance – la principale agence de renseignement étrangère de Corée, qui orchestre l’activité de piratage.


Elliptic souligne par ailleurs que si « la majorité des pertes en 2025 ont été subies par les plateformes d’échange de cryptomonnaies, un nombre croissant de victimes sont des particuliers fortunés. Avec la hausse des cours des cryptomonnaies, les particuliers sont devenus des cibles de plus en plus attractives”, entre usurpations d’identité et incitations par les escrocs à installer des logiciels malveillants.
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