Call of Duty: Black Ops 7 est fustigé par les joueurs et les politiques pour son usage abusif de l’IA

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Un député américain s’en est pris à Activision après les accusations d’usage d’IA générative dans Call of Duty: Black Ops 7. La polémique, née de critiques de joueurs sur certaines illustrations du titre, a rapidement pris de l’ampleur.

Activision se retrouve de nouveau sous le feu des projecteurs pour son usage de l’IA générative. À peine Call of Duty: Black Ops 7 sorti que les critiques affluent. Dans une publication X datée du 14 novembre 2025, un compte spécialiste dénonce le fait que le jeu « utilise une grande quantité d’illustrations générées par l’IA pour ses principaux éléments (cartes de visite, affiches, icônes de récompense), plutôt que de faire appel à des artistes humains, et ce malgré son statut de titre à succès vendu au prix fort ». Cette publication — parmi bien d’autres — cumule déjà 7 000 likes sur le réseau social. Et l’histoire ne s’arrête pas là.

Un député californien s’en prend à Activision

Certains joueurs reprochent plus précisément à Activision d’avoir eu recours à l’IA pour divers éléments cosmétiques — notamment les calling cards (cartes de visite) évoquées dans le post sur X. Ces illustrations, utilisées notamment pour les défis de Call of Duty: Black Ops 7, rappellent étrangement la tendance des images générées par IA imitant le style des studios Ghibli, apparue quelques mois plus tôt.

Les cartes de visite dans COD: Black Ops 7. // Source : NumeramaLes cartes de visite dans COD: Black Ops 7. // Source : Numerama
Les cartes de visite dans COD: Black Ops 7. // Source : Numerama

L’affaire a même franchi les frontières du jeu vidéo pour atteindre la sphère politique américaine. Le député californien Ro Khanna a déclaré, dans un message publié le 15 novembre 2025, qu’il était nécessaire d’instaurer « une réglementation qui empêche les entreprises d’utiliser l’IA pour supprimer des emplois et maximiser leurs profits ». Il poursuit en affirmant que « les artistes travaillant dans ces entreprises doivent avoir leur mot à dire sur le déploiement de l’IA et recevoir une part de ces bénéfices ». Il appelle également à la création d’une taxe sur les suppressions massives d’emplois, alors que l’industrie du jeu vidéo subit de grosses vagues de licenciements.

Dans les commentaires, une discussion s’est engagée sur le potentiel de l’IA à créer de nouveaux emplois, mieux rémunérés. Le député reconnaît que l’innovation et le progrès technologique sont « un acte patriotique et bénéfique pour l’humanité », mais plaide pour un New Deal de l’IA incluant plusieurs garde-fous : un système fiscal qui n’encourage pas l’automatisation excessive, des comités de pilotage pour encadrer son usage, des règles garantissant le partage des gains de productivité avec les travailleurs, ainsi qu’un plan d’embauche pour les jeunes diplômés susceptibles de se retrouver cantonnés à des postes peu qualifiés.

Activision a reconnu se servir de l’IA

Si la réaction du député a ravivé les tensions, ce n’est pourtant pas la première fois qu’Activision est critiqué pour son recours à l’IA générative. Sur la page Steam de Call of Duty: Black Ops 7, l’éditeur précise d’ailleurs que son équipe « utilise des outils d’IA générative comme aide pour développer certains éléments du jeu ». Un message identique figure sur la page de Call of Duty: Black Ops 6, lui aussi épinglé à l’époque après la publication d’une image promotionnelle montrant un zombie de Noël doté de six doigts.

Cette nouvelle polémique aurait forcé l’entreprise à réagir, rapporte Eurogamer. Interrogé sur l’utilisation de l’IA pour ces cartes de visite, Activision a plaidé sa cause : « Comme de nombreuses entreprises à travers le monde, nous utilisons divers outils numériques, notamment des outils d’IA, pour permettre à nos équipes de créer les meilleures expériences de jeu possibles pour nos joueurs. Notre processus créatif reste piloté par les talents de nos studios. ». En clair, l’utilisation de l’IA resterait encadrée par leurs studios. De quoi s’inquiéter, au vu de leur Père Noël version zombie à six doigts. Quoi qu’il en soit, cette énième polémique risque de ne pas arranger le cas du dernier opus de la franchise — notamment critiqué pour sa campagne et qui est copieusement épinglé par les joueurs, à en croire la note affichée sur l’agrégateur Metacritic (1,7 sur 10). Plusieurs utilisateurs indiquent par ailleurs avoir pu obtenir un remboursement du jeu sur Steam.

I finished the entire BLOPS 7 campaign, asked for a refund and Valve granted it to me.I wrote: « The game constantly utilized AI generated options that were not present in the marketing for the game as well as videos and screenshots of the material. »Shocked they did TBH

Bricky (@brickyo8.bsky.social) 2025-11-15T01:03:47.999Z

Sur le réseau social Bluesky, le streamer Bricky indique avoir écrit à Steam que « le jeu utilisait constamment des options générées par l’IA qui n’étaient pas présentes dans le marketing du jeu, ni dans les vidéos et captures d’écran du contenu ». Ce motif a suffi pour faire passer la demande de remboursement.

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