Après l’amende record de la CNIL, que risquent réellement Google et Shein en cas de non-paiement ?

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Le mercredi 3 septembre 2025, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a annoncé une sanction record à l’encontre de Google et Shein. Accusés de ne pas avoir respecté les réglementations européennes concernant la collecte des cookies et le consentement des utilisateurs, les multinationales doivent s’acquitter respectivement d’une amende de 325 et 150 millions d’euros. Mais quelles sont les mesures prévues en cas de non-paiement ?

Les sommes font tourner la tête et occupent les grands titres de l’actualité française ce jeudi 4 septembre 2025 en France.

La CNIL impose à Google et Shein de s’acquitter d’amendes records : 325 millions d’euros pour le géant américain et 150 millions pour la marque d’ultra-fast fashion chinoise. Les deux entreprises n’ont pas respecté leur obligation d’obtenir un consentement clair et libre des utilisateurs avant de collecter des cookies publicitaires.

La précédente amende record de la CNIL concernait déjà Google. En 2022, le géant américain devait alors s'acquitter d'un montant de 150 millions d'euros. // Source : CNIL
La précédente amende record de la CNIL concernait déjà Google. En 2022, le géant américain devait alors s’acquitter d’un montant de 150 millions d’euros. // Source : CNIL

Ce qui est reproché à Google

La commission indépendante française reproche à Google de ne pas avoir respecté la législation française sur les données personnelles, notamment en ne recueillant pas un consentement libre et éclairé des utilisateurs.

Un des points concrets mis en cause par la CNIL : la présence d’annonces publicitaires sous forme de mails dans les onglets « Promotions » et « Réseaux sociaux » de la messagerie électronique Gmail. L’organisme français estime par ailleurs que, lors de la création d’un compte Google, les utilisateurs ne sont pas « clairement informés » que des traceurs publicitaires sont automatiquement activés.

L’enquête enclenchée contre Google faisait suite à une plainte déposée en 2022 par l’association de défense de la vie privée None Of Your Business (NOYB).

Ce qui est reproché à Shein

Les faits reprochés à Shein relèvent de la même thématique : le non-respect des lois françaises et européennes en termes de collecte des cookies.

Selon les résultats de l’analyse de la CNIL, Shein a récolté sur le site shein.com des cookies publicitaires sans le consentement préalable des utilisateurs. L’enquête dévoile que les cookies étaient activés dès l’arrivée sur le site, avant même que les utilisateurs n’aient eu le pouvoir d’interagir avec la bannière d’information.

L’enquête révèle que les cookies étaient activés dès l’accès au site, et ce, avant que l’utilisateur n’ait pu en accepter ou refuser la collecte sur la bannière relative au consentement.

La CNIL souligne également « que l’utilisateur n’était pas informé de l’identité des tiers susceptibles de déposer ou lire ces cookies à des fins publicitaires et analytiques ».

Les procédures en cas de non-paiement

La CNIL souligne que l’amende record attribuée à Google tient compte du nombre très élevé de Français concernés par les manquements. Plus de 74 millions de comptes seraient concernés.

Pour ce qui est de Shein, la CNIL souligne que l’entreprise chinoise a fait preuve de méconnaissance de « plusieurs obligations ». Seulement voilà, alors que la CNIL relève que la société Shein a « apporté des modifications à son site internet au cours de la procédure et qu’il n’était donc pas nécessaire de prononcer des injonctions de mise en conformité », Google reste sous le coup d’une peine encore plus lourde.

Le géant américain, déjà confronté à plusieurs reprises à l’administration française, dispose de 6 mois pour être en conformité avec les attentes de la CNIL, sans quoi « une astreinte de 100 000 euros par jour de retard » sera infligée. L’injonction concerne deux sociétés distinctes du groupe, la sanction quotidienne devrait donc être double en cas de non-respect.

Shein et Google disposent de 4 mois pour faire appel de cette décision. Shein a d’ores et déjà contesté la décision, la qualifiant de « disproportionnée ».

Pour aller plus loin
Le marketing des plateformes de fast-fashion, comme Shein. // Source : Claire Braikeh pour NumeramaLe marketing des plateformes de fast-fashion, comme Shein. // Source : Claire Braikeh pour Numerama
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