L’entreprise américaine d’IA Anthropic, à l’origine du chatbot Claude, a annoncé, le 7 novembre 2025, vouloir ouvrir des bureaux à Paris et Munich. Une implantation stratégique qui confirme ses ambitions sur le marché européen.
Son IA n’a peut-être pas une consonance française pour rien. Anthropic, l’entreprise américaine d’IA derrière le chatbot Claude, a annoncé le 7 novembre 2025 l’ouverture prochaine de bureaux à Paris et Munich. Une implantation stratégique qui confirme ses ambitions sur le marché européen. Pour la firme, la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) est désormais « la région à la croissance la plus rapide », avec un chiffre d’affaires « multiplié par plus de neuf en un an ». De quoi justifier l’ouverture de nouveaux bureaux, après ceux de Londres, Dublin et Zurich.

Une expansion européenne, mais aussi française
L’expansion d’Anthropic sur le Vieux Continent ne doit rien au hasard. « Partout en Europe, les entreprises font confiance à Claude pour leurs projets les plus importants », explique la firme dans son communiqué. La zone EMEA est tout simplement « la plus dynamique » pour Anthropic : le nombre de grands comptes — ces clients générant chacun plus de 100 000 dollars de revenus annuels — a été multiplié par dix en un an. La société rappelle par ailleurs qu’en Europe, L’Oréal, BMW, Sanofi ou encore Doctolib comptent parmi les entreprises qui exploitent déjà les capacités du chatbot pour automatiser ou accélérer des tâches à forte valeur ajoutée. Une dynamique qui justifie la création de nouvelles antennes locales.
Pour Anthropic, le choix de la France et de l’Allemagne allait presque de soi : ces deux pays figurent parmi les 20 premiers au monde en termes d’utilisation de Claude par habitant. Ils concentrent également des entreprises internationales de premier plan dans la santé, les services financiers, l’automobile, l’aérospatiale ou encore la distribution. Les nouveaux bureaux parisiens et munichois feront office de centres régionaux dédiés à la croissance commerciale, aux partenariats et aux politiques publiques, précise la firme.


Une nouvelle équipe européenne
Une nouvelle équipe de direction européenne est d’ailleurs en train de se constituer. Le Français Guillaume Princen (ex-Stripes, Meta), nommé responsable EMEA au printemps 2025, supervisera les startups, les entreprises de taille moyenne et les acteurs du numérique natif. À Paris, Thomas Remy, ancien de Google Cloud et désormais responsable de la zone EMEA Sud, pilotera la France, l’Italie, la péninsule Ibérique, le Moyen-Orient et l’Afrique.
Anthropic, basée à San Francisco et valorisée à 183 milliards de dollars, est soutenue par Alphabet, la maison mère de Google, ainsi que par Amazon. La société, qui revendique 300 000 clients professionnels, n’est d’ailleurs pas la seule à poser ses valises en Europe. Ces derniers mois, le Vieux Continent est devenu le nouveau terrain de chasse des géants de l’IA : OpenAI a installé des bureaux à Londres et Dublin, pendant que Google DeepMind et Meta AI musclent leurs équipes de recherche à Paris, Zurich ou Berlin. Et, au milieu de ces mastodontes, Mistral AI, le champion européen de l’open source, continue de faire briller le drapeau tricolore avec ses modèles multilingues.
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