La région Île-de-France Mobilités mène une étude sur l’adoption de la technologie Open Payment, qui permettrait de prendre le métro, le RER, le tramway et le bus avec sa carte bancaire, correspondances comprises, sans acheter de ticket en avance. L’issue du projet est encore incertaine, au vu des coûts que représentent les travaux.
Un jour, il sera peut-être possible de prendre le métro ou le RER à Paris sans acheter de ticket ou de passe, en utilisant simplement sa carte bancaire ou son téléphone.
Île-de-France Mobilités, en charge du réseau francilien, a annoncé le 20 novembre à Numerama qu’elle menait actuellement une étude sur la technologie Open Payment, déjà présente dans plusieurs grandes villes françaises, comme Toulouse, Lyon ou Bordeaux.
Rien ne dit que la technologie sera adoptée un jour, nous indique la présidente de région Valérie Pécresse, mais le sujet est de retour sur la table, après avoir été écarté il y a quelques années.
La carte bancaire pour circuler dans toute l’Île-de-France : un projet qui coûterait très cher
À la fin des années 2010, Île-de-France Mobilités a fait le pari du mobile. L’organisme a lancé un immense projet de modernisation de son réseau pour permettre d’abord d’utiliser son smartphone pour recharger un passe physique, puis de l’utiliser pour monter dans les transports.
Cet immense effort de modernisation s’est concrétisé en 2024 avec le lancement du Navigo sur iPhone, après des années de discussions (compliquées) avec Apple. Il devrait se terminer au printemps 2026 avec l’arrivée du passe annuel et du passe Imagine R sur smartphone, ainsi que l’extension des options d’achat de titres au portefeuille Google Wallet sur Android (IDFM supporte aujourd’hui Apple Wallet et Samsung Wallet, en plus de sa propre application sur iOS et Android). Depuis juin 2025, le passe Liberté+ est aussi compatible.
Malgré l’extension des tickets aux smartphones, Île-de-France Mobilités, comme Valérie Pécresse, disent être conscients du manque d’informations de nombreux passagers, locaux comme touristes, qui continuent de faire la queue tous les mois pour acheter des tickets.
L’étude en cours sur l’Open Payment vise à savoir si la technologie de paiement par carte bancaire, qui permet de reconnaître une carte sur le réseau pour autoriser les correspondances et plafonner le tarif maximal par jour, simplifierait définitivement l’usage des transports franciliens, utilisés par des millions de personnes.
Dans les bus, Île-de-France Mobilités teste déjà la validation par carte, mais comme « une solution de dépannage », indique l’entreprise. Les correspondances ne sont pas gérées et chaque passage compte comme une validation différente, au prix maximal (2,50 euros). D’ici juin 2026, tous les bus seront équipés de ces terminaux de paiement, qui complèteront les bornes Navigo.

En avril 2026, Île-de-France Mobilités rendra son verdict sur l’Open Payment, qui coûterait plus de 100 millions d’euros en cas d’adoption (il faudrait changer toutes les bornes, ce qui a été évité avec la précédente modernisation). Il s’agirait alors d’un des plus grands chantiers technologiques de son histoire, avec une refonte complète du système billetique. Seule bonne nouvelle : l’arrivée du ticket à prix unique permettrait d’éviter de devoir rajouter des bornes de sortie, comme dans les autres villes.
Quelles sont les chances de voir le projet aboutir ? Si Île-de-France Mobilités est plutôt enthousiaste, Valérie Pécresse était beaucoup plus mesurée lors de notre échange du 20 novembre, en expliquant notamment que le déploiement du passe Navigo sur smartphone répondait déjà à la problématique principale. La présidente de la région Île-de-France veut limiter les dépenses, alors que le projet s’annonce colossal. Aujourd’hui, 1/3 des abonnements ont basculé sur mobile et la région s’attend à ce que la majorité d’entre eux basculent d’ici 2027.
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