Alors que la comète interstellaire 3I/ATLAS est passée au plus près du Soleil le 29 octobre 2025, les théories farfelues sur son origine sont répandues en ligne. Pourtant, cette hypothèse choc est largement réfutée par les scientifiques.
Il y a comme un air de déjà vu. Alors qu’un nouvel objet interstellaire a été découvert au cours de l’été 2025, et baptisé 3I/ATLAS dans la foulée, une théorie portée notamment par un scientifique n’a pas tardé à émerger concernant les origines de cette comète. En clair, la comète interstellaire Atlas pourrait être… un vaisseau extraterrestre.
La comète Atlas, une technologie alien : d’où est venue cette théorie controversée ?
Cette idée farfelue rappelle les théories non naturelles qui ont entouré la détection d’Oumuamua, le premier objet interstellaire découvert, et pour cause. Dans les deux affaires, l’auteur de cette idée est toujours la même personne : Abraham Loeb (surnommé Avi Loeb), un professeur d’astronomie enseignant à l’Université Harvard. Dès le 17 juillet, soit rapidement après la découverte de 3I/ATLAS, il publiait un article intitulé « L’objet interstellaire 3I/ATLAS est-il une technologie extraterrestre ? ».
Dans cet article, qui n’a jamais été validé par ses pairs à travers une parution dans une revue scientifique fiable, il dit faire « un exercice essentiellement pédagogique » pour expliquer « diverses caractéristiques anormales » de la comète, en émettant « l’hypothèse que cet objet pourrait être technologique, et peut-être hostile. »
Cela ne s’est pas arrêté là. Après son papier, Avi Loeb a multiplié les interventions médiatiques avec une stratégie de communication active pour mettre en valeur son hypothèse extraterrestre. Ainsi, dans une interview accordée à Mayim Bialik sur sa chaîne YouTube le 26 septembre, Avi Loeb a rappelé que la comète atteint le périhélie le 29 octobre, ajoutant une phrase sensationnaliste : « Si vous voulez prendre des vacances, prenez-les avant cette date, qui sait ce qui va se passer ? »
Cet article et sa médiatisation ont suscité une controverse dans la communauté scientifique. Une majorité d’experts s’est élevée contre cette hypothèse, en soulignant que les données récoltées sur 3I/ATLAS ne démontrent pas un quelconque caractère artificiel. Cela n’a cependant pas empêché la théorie de se répandre sur les réseaux sociaux — parfois à l’appui de fausses images générées par IA, prétendant montrer la comète Atlas — et dans certains médias.
« Les preuves indiquent de manière écrasante que cet objet est un corps naturel »
La NASA elle-même a fini par réfuter cette piste, par l’intermédiaire d’un article du Guardian dans lequel est cité Tom Statler, le responsable scientifique en planétologie au sein de l’agence, et spécialiste des petits corps du système solaire (dont les comètes). « Il [l’objet] ressemble à une comète. Il se comporte comme une comète. Il ressemble très fortement, à presque tous les égards, aux comètes que nous connaissons », a affirmé le scientifique. Et d’ajouter : « Les preuves indiquent de manière écrasante que cet objet est un corps naturel. C’est une comète. »
D’autres scientifiques ont tenu à confirmer cela, en cette fin octobre, alors que le passage de 3I/ATLAS à son périhélie a refait émerger l’éventualité d’une origine alien sur les réseaux sociaux. « Pour être clair — compte tenu des inepties qu’on lit en ligne ces derniers temps — la comète 3I/ATLAS est bien une comète, composée de dioxyde de carbone, de glace d’eau et d’autres matières, a ainsi tweeté Brian Cox, un astrophysicien enseignant la physique des particules à l’université de Manchester. Son origine est entièrement naturelle, son orbite est conforme aux prévisions et elle passera près du Soleil avant de disparaître à nouveau dans la galaxie. »
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