Face à la crise des semi-conducteurs, les constructeurs se préparent au pire pour éviter une pénurie critique

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Les constructeurs vont de nouveau faire face à une crise de semi-conducteurs. Cette fois, le covid n’y est pour rien, ce sont les tensions géopolitiques qui menacent l’industrie. Certaines marques font le plein de puces avant la tempête.

Comme un air de déjà-vu. L’industrie automobile se retrouve de nouveau dans la tourmente en raison d’une pénurie de semi-conducteurs. En revanche, contrairement à l’épisode précédent en 2022, c’est sur fond de tensions géopolitiques que la crise s’étend.

Ainsi, depuis le début du mois d’octobre 2025, les usines du fabricant Nexperia — entreprise néerlandaise, contrôlée par la firme chinoise Wingtech — situées en Chine ont interrompu leurs exportations vers l’Europe. En cause, le gouvernement chinois a imposé un blocus des exportations de puces, en représailles à la décision néerlandaise d’écarter le dirigeant chinois de Nexperia, Zhang Xuezheng, pour une personnalité indépendante.

En effet, les autorités néerlandaises craignent que ce dernier ne profite des finances de Nexperia pour enrichir son autre entreprise de semi-conducteurs, WingSkySemi. Pour ne pas arranger la situation, les États-Unis ont qualifié le patron chinois de risque pour la sécurité nationale.

Résultat : la chaîne d’approvisionnement automobile européenne est quasiment paralysée, car Nexperia fournit environ 40 % des composants de base selon Patrick Hummel, analyste spécialiste en automobile pour la banque suisse UBS, cité par Le Monde.

Les constructeurs s’approvisionnent ailleurs pour éviter la pénurie

Face à cette crise qui préfigure le pire pour la fabrication de voitures électriques, les constructeurs cherchent des fournisseurs alternatifs. Dans une interview publiée dans le journal allemand Bild, le patron du groupe Volkswagen, Oliver Blume, affirme : « À court terme, nous sommes approvisionnés dans le groupe Volkswagen. »

Si le constructeur allemand n’a pas l’intention de mettre en place un programme de réduction du temps de travail soutenu par l’État dans son usine principale de Wolfsburg, il n’écarte évidemment pas cette possibilité, rapporte Reuters le 23 octobre.

Production Volkswagen ID // Source : Volkswagen
Production Volkswagen ID. // Source : Volkswagen

L’équipementier français Valeo, qui fabrique notamment des moteurs électriques et des systèmes d’aide à la conduite pour des constructeurs comme Renault, Stellantis, BMW ou encore Mercedes-Benz, « a trouvé et validé d’autres puces pour plus de 95 % de sa large gamme de composants », a déclaré jeudi 23 octobre le directeur financier Édouard de Pirey lors d’une conférence téléphonique, rapportée par Bloomberg. De son côté, l’équipementier allemand Bosch se montre moins confiant et indique « qu’à moins d’un assouplissement des restrictions en matière de contrôle des exportations, des ajustements temporaires de la production dans certaines usines Bosch ne peuvent être exclus ».

Bien que ces composants électroniques ne soient pas les plus complexes, le remplacement de ces derniers par ceux d’autres fabricants comme Infineon, ON Semiconductor ou STMicroelectronics, demande de passer par tout un processus de certification plutôt long. Il ne suffit donc pas simplement d’aller piocher ailleurs, c’est là toute la problématique. Plus globalement, cette crise illustre une nouvelle fois la dépendance cruciale de l’industrie automobile envers la Chine, et une poignée d’entreprises.

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