Dans l’espace, tous les yeux sont braqués vers l’énigmatique visiteur interstellaire 3I/ATLAS

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Différentes sondes européennes envoyées dans l’espace vont se tourner vers un visiteur interstellaire. Ce 3 octobre 2025, alors que la comète 3I/ATLAS s’approche de Mars, les vaisseaux envoyés dans cette région pourront avoir la chance de la voir d’un peu plus près.

Si dans le film Don’t Look Up, une comète entrait en collision avec la Terre, ce n’est pas le cas pour celle qui nous intéresse ici. Au contraire, 3I/ATLAS, le visiteur venu d’un autre système solaire découvert en juillet restera à une distance très raisonnable de notre planète. Pas moins de 270 millions de kilomètres, ce qui est hautement sécurisant.

En revanche, une telle distance rend toute observation un peu délicate, d’autant plus que dans la configuration actuelle, la comète est invisible depuis la Terre en raison de la présence du Soleil entre les deux. Mais, tout n’est pas perdu !

Les sondes martiennes se tournent vers la comète

L’Agence spatiale européenne (ESA) a dévoilé son plan d’observation pour tout de même pouvoir jeter un œil à ce corps étrange encore mal connu malgré les multiples télescopes qui se sont posés sur lui. Tout commence dès ce 3 octobre avec les sondes martiennes Mars Express et ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO).

Ce jour, la comète 3I/ATLAS passe à tout juste 30 millions de kilomètres de la planète rouge, ce qui est beaucoup plus favorable à une observation. En revanche, il ne faudra sans doute pas s’attendre à des images de très grande qualité.

All eyes on #3I/ATLAS ☄️Our Mars Express & ExoMars Trace Gas Orbiter will observe the comet around its closest approach to Mars on 3 October 2025, when 3I/ATLAS will be around 30 million km from the red planet. Stay tuned and follow esa.int/3IATLAS 🔭🧪

ESA Space Science (@science.esa.int) 2025-10-01T13:04:37.098Z

Les sondes martiennes ne sont pas destinées à des observations aussi lointaines, et ont plutôt été conçues pour explorer la surface de Mars. Lancée en 2003, Mars Express étudie l’atmosphère martienne, les calottes polaires, et recherche des traces d’eau au sol. TGO, de son côté, contribue à identifier l’origine du méthane sur Mars, et de comprendre la composition de l’atmosphère martienne.

Ces deux sondes disposent tout de même de caméras de qualité, HRSC pour Mars Express, et CaSSIS pour TGO. Tout cela aidera à fournir des informations précieuses sur la comète, notamment sur sa forme exacte. S’agit-il d’une comète extrêmement allongée, à la manière d’Oumuamua, ou bien d’une forme plus classique comme Borisov ?

JUICE, témoin du pic d’activité

Ce n’est pas tout. Dans son passage à travers notre Système solaire, la comète passera également à une distance raisonnable de la sonde JUICE, en route vers Jupiter. Ce sera en novembre, à un moment-clé pour 3I/ATLAS, car la comète aura atteint le 30 octobre son périhélie, le point où elle sera au plus proche du Soleil, c’est-à-dire à 210 millions de kilomètres.

À cette période, la comète montrera des signes d’activité plus intense puisque sa proximité avec le Soleil provoquera la fonte d’une partie de sa glace, qui va se vaporiser dans l’espace. Dans ces conditions, la sonde JUICE pourra fournir de précieuses données quasi inaccessibles depuis la Terre. Ce sera le moment où le noyau sera entouré d’un halo lumineux de gaz et de poussière, et où la comète laissera derrière elle une longue traînée propice à de nombreuses mesures scientifiques.

La sonde JUICE // Source : ESA
La sonde JUICE pourra observer 3I/ATLAS au pic de son activité. // Source : ESA

En revanche, comme la sonde européenne sera, elle-même, assez proche du Soleil, tous ses instruments ne pourront pas être déployés pour des raisons de sécurité. Le 25 novembre, elle sera un peu plus au frais et pourra jeter un nouveau coup d’œil à la comète.

Des alliés venus du monde entier

Avec tout cela, l’Europe sera aux premières loges pour récolter le maximum d’informations sur cet étrange visiteur interstellaire. Elle ne sera pas seule. Peu d’informations à leur sujet ont été dévoilées. Cependant, la sonde chinoise Tianwen-1 dotée de caméras et d’un spectromètre aura aussi l’occasion de recueillir quelques informations. Comme Hope, lancée en 2020 par les Émirats arabes unis.

Côté américain, les sondes MAVEN et Mars Reconnaissance Orbiter sont toujours actives. Et même Psyche, en route vers l’astéroïde du même nom, situé dans la ceinture d’astéroïdes, devrait avoir l’occasion de prendre quelques clichés.

En revanche, rien de tout cela ne sera connu avant un petit moment, car la Nasa ne prévoit pas de communication publique pendant toute la durée du shutdown, période durant laquelle elle va tourner au ralenti.

Pour aller plus loin
Comète 3I/ATLAS. // Source : International Gemini Observatory/NOIRLab/NSF/AURA/K. Meech (IfA/U. Hawaii) Image Processing: Jen Miller & Mahdi Zamani (NSF NOIRLab)Comète 3I/ATLAS. // Source : International Gemini Observatory/NOIRLab/NSF/AURA/K. Meech (IfA/U. Hawaii) Image Processing: Jen Miller & Mahdi Zamani (NSF NOIRLab)
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