Le 21 septembre 2025, la Chine a testé avec succès une éolienne volante géante capable de produire un mégawatt d’électricité en altitude. Une innovation qui pourrait accélérer ses ambitions de devenir leader mondial des énergies renouvelables.
La Chine, nouveau leader de l’éolien ? C’est l’ambition portée par le pays et son président Xi Jinjping. Lors d’un mini-sommet spécial aux Nations Unies le 24 septembre, celui-ci a promis de « multiplier par six la capacité d’énergie éolienne et solaire par rapport aux niveaux de 2020, en s’efforçant de porter le total à 3 600 gigawatts ». Une innovation pourrait aider ces objectifs : la turbine S1500 de l’entreprise pékinoise Sawes Energy, centrale éolienne volante au gabarit impressionnant.
Impressionnante dans ses proportions, elle est devenue la première turbine de ce type à générer un mégawatt d’électricité lors d’un vol d’essai mené le 21 septembre dans le Xinjiang, région autonome de Chine, selon le South China Morning Post.
Kilowatts produit en altitude
Cette centrale éolienne aéroportée de 60 mètres de long et 40 mètres de hauteur et de largeur peut produire de l’électricité à plus de 1 500 mètres d’altitude, soit plus de 6 millions de kilowattheures par an – l’équivalent de la consommation annuelle de 6 000 foyers.
L’appareil s’apparente à un dirigeable entouré par une aile en forme d’anneau. Le tout est gonflé à l’hélium pour maintenir le S1500 en altitude. Dans l’anneau sont installées 12 turbines de 100 kilowatts, qui captent la force des vents en haute altitude et la transforment en électricité. L’énergie est ensuite envoyée au sol par un câble haute tension, dont la longueur peut être ajustée pour stabiliser l’engin en fonction de l’intensité du vent.
Facile à transporter et à assembler, cette « batterie aérienne » pourrait alimenter des zones géographiques mal desservies. En cas d’urgence, le système pourrait également être déployé en quelques heures pour rétablir le courant dans des régions sinistrées lors de catastrophes naturelles.
Moins de pales, plus de watts
Cette technologie ne nécessite pas de mât ni de pales, contrairement aux éoliennes traditionnelles, ce qui peut permettre d’économiser 40% de matériaux de construction et de préserver le paysage. La réduction de 30% du coût du kilowattheure est l’autre avantage de cette centrale éolienne 2.0, le vent soufflant plus fort en altitude qu’au sol. Il est par ailleurs plus stable et plus abondant.
Le concept d’énergie éolienne aéroportée n’est pas nouveau : il est étudié depuis les années 1970, avec des essais aux États-Unis et en Europe. Aujourd’hui, plus de 50 entreprises développent de tels systèmes à l’exemple d’Altaeros Energies, une start-up issue du MIT qui a mis au point une éolienne commerciale flottant dans les airs dès 2014. Baptisée BAT, elle pouvait flotter à une altitude d’au moins 300 mètres avec une puissance de 30 kilowatts : un record pour l’époque, désormais détenu par Sawes Energy. Des recherches supplémentaires sont cependant nécessaires pour garantir un fonctionnement sûr en cas de conditions météorologiques extrêmes.
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