Le visa H-1B, qui permet à des milliers de travailleurs qualifiés venus de l’étranger de rejoindre les États-Unis, va coûter beaucoup plus cher aux entreprises. Donald Trump a annoncé le 19 septembre 2025 une taxe de 100 000 dollars par employé, une décision qui pourrait bouleverser l’équilibre de la Silicon Valley.
100 000 dollars, soit environ 85 000 euros. C’est la somme que doivent désormais débourser Google, Amazon, Microsoft et les startups de la tech pour embaucher des travailleurs étrangers aux États-Unis, en plus de leur salaire. La mesure, annoncée le 19 septembre 2025 par le président Donald Trump, vise à restreindre l’usage des visas H-1B pour donner la priorité aux travailleurs américains. Ces permis, très utilisés dans la Silicon Valley, permettent à des profils hautement qualifiés venus de l’étranger de s’installer et de travailler sur le sol américain.
À qui s’appliquent ces frais de 100 000 dollars ?
Jusqu’ici, les entreprises devaient déjà s’acquitter de plusieurs milliers de dollars de frais administratifs pour chaque visa H-1B. Ce dispositif reste pourtant l’un des piliers de l’immigration qualifiée aux États-Unis : il permet aux sociétés de recruter des profils rares dans des secteurs où la main-d’œuvre locale fait défaut, comme l’ingénierie, la santé, la recherche ou les technologies de l’information. Ces visas ouvrent le droit à travailler entre 3 et 6 ans aux États-Unis. Les ressortissants indiens en sont les principaux bénéficiaires, représentant près de 75 % des visas attribués chaque année, loin devant la Chine (11,7 %).
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Au lendemain de l’annonce, Microsoft, Amazon et JPMorgan ont demandé à leurs employés titulaires d’un visa H-1B de ne pas quitter le territoire américain, ou d’y revenir au plus vite. Un vent de panique que la Maison-Blanche a tenté d’apaiser : « Il s’agit de frais à payer une seule fois qui ne s’appliquent qu’à la demande de visa. Ceux qui sont déjà titulaires de visas H-1B et se trouvent actuellement hors du pays ne devront pas payer 100 000 dollars pour rentrer », a précisé sur X sa porte-parole, Karoline Leavitt.
En résumé : seuls les nouveaux visas sont concernés, et non les renouvellements ni les détenteurs actuels. Autre précision : ces frais sont uniques et non annuels, contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps.
Les startups, premières affectées
Même si 100 000 dollars peuvent sembler anecdotiques à l’échelle des mastodontes de la tech, la mesure pourrait tout de même les pousser à repenser leur stratégie de recrutement. Google, Microsoft, Amazon ou Meta emploient déjà des dizaines de milliers d’ingénieurs venus d’Inde, de Chine ou d’Europe grâce à ce dispositif. Rien qu’en 2024, environ 400 000 visas H-1B ont été approuvés, dont les deux tiers concernaient des renouvellements.
Pour les start-up et laboratoires innovants, en revanche, le choc s’annonce brutal. Leurs marges limitées, voire inexistantes, rendent difficile l’absorption de tels coûts. Le risque : voir les talents les plus recherchés se détourner des États-Unis au profit de destinations plus accueillantes, comme le Canada ou certaines nations européennes, qui multiplient les initiatives pour attirer les cerveaux étrangers. Ou, au contraire, renforcer les déjà géants de la tech.
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