À travers un communiqué publié le 20 septembre 2025, l’ANTS a démenti les rumeurs affirmant que 13 millions de données sensibles issues de l’agence étaient en vente sur le dark web. Ce dénouement met fin à un brouhaha de plusieurs mois qui aura mis en lumière les mécaniques de désinformation de l’écosystème cyber.
« Aucune intrusion n’a été identifiée au sein des systèmes d’information de l’ANTS que ce soit par les services de l’agence ou par ceux du ministère de l’Intérieur ».
Le message a le mérite d’être clair : l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS), ou France Titres, dément formellement les rumeurs qui enflamment les réseaux sociaux depuis de nombreuses semaines.
L’enquête de l’institution publique aura duré sept mois depuis les premières publications sur des forums du dark web de prétendues bases de données volées.
Les cybercriminels multiplient depuis mars dernier les offres où ils proposent à la vente des fichiers censés contenir des millions de données sensibles de Français, dérobées directement à France Titres : nom, prénom, date de naissance, de décès, sexe, adresse, e-mail, numéro de téléphone.
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Pour attirer de potentiels acheteurs tentés de mettre en place, entre autres, des campagnes de phishing ciblées, les cybercriminels joignent à leurs annonces des échantillons de leurs supposés trésors. Des « bouts de preuve » qui entretiennent une véritable frénésie autour de l’affaire.


Un mécanisme qui s’auto-alimente
Dans sa communication officielle, France Titres affirme que les échantillons mis en avant présentent « de nombreuses incohérences » et des formats « qui ne correspondent pas à ceux de l’ANTS ».
Qu’importe pour les cybercriminels, qui s’en servent avant tout pour alimenter la spéculation autour des prix de leurs bases de données.
Pour eux, l’avantage de ces fausses preuves se révèle multiple. Elles impressionnent, inquiètent, attirent l’attention, et deviennent une formidable source d’engagement pour les influenceurs alarmistes de l’écosystème cyber.
Comme le résume très justement le média Zataz, « le pirate publie, les “influ’s” relaient, puis les internautes, impressionnés par l’étendue supposée des données, reprennent ces éléments, ce qui renforce la visibilité et la valeur commerciale des annonces. »
Risques réputationnels et lassitude en perspective
L’emballement frénétique autour des fuites supposées de l’ANTS n’est malheureusement pas un cas isolé. En juin 2025, la rumeur de « la plus grande fuite de données de tous les temps » s’est révélée n’être qu’un pot-pourri de données issues de multiples incidents cyber survenus au fil des années.
Un épisode qui avait déjà inquiété les experts en cybersécurité, comme Benoit Grünemwald d’ESET, qui alertait Numerama sur les risques de lassitude liés à ce « marketing de la peur ».
Pour les institutions visées par ces rumeurs, c’est également la confiance du public qui est en jeu.
Des attaques réputationnelles dont Naval Group avait fait les frais en juillet 2025. Des hackers avaient alors entrepris une opération de chantage contre le géant français de la construction militaire, affirmant posséder des échanges confidentiels, des accès à des machines virtuelles et des documents techniques, avant que l’enquête ne révèle qu’aucun document secret-défense n’était concerné.
Concernant cette nouvelle affaire, l’ANSSI est en charge d’identifier l’origine et les auteurs des échantillons de données tronquées diffusés en ligne et attribués à L’ANTS. Cette dernière a déjà déposé une plainte contre X et promet d’en déposer d’autres « contre toute personne qui attribuerait ces données à l’ANTS ». Autrement dit, contre tout acteur contribuant au bruit désinformationnel entourant cette opération cyber.
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