La fusée réutilisable française Callisto accuse un nouveau retard

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Le premier vol de Callisto est repoussé d’un an. Ce démonstrateur de fusée réutilisable, conçu en partenariat entre la France, l’Allemagne et le Japon, a souffert de quelques retards de conception. Il est attendu dorénavant pour 2027, au plus tôt.

C’est un projet qui a maintenant dix ans. Développé conjointement par la France, l’Allemagne et le Japon, Callisto doit permettre de poser les jalons pour aboutir à un lanceur réutilisable. Hélas, l’agence spatiale française a finalement annoncé que le vol inaugural de ce démonstrateur surviendra en fin de compte en 2027 au lieu de 2026.

Callisto, dont le nom signifie Cooperative Action Leading to Launcher Innovation in Stage Toss-back Operations, soit Action coopérative menant à l’innovation en matière de lanceurs dans les opérations de retour de l’étage supérieur, prend la forme d’une fusée de 14 mètres de haut et de 1 mètre de diamètre, pesant au décollage autour des 3 500 kilos.

Une fusée complexe et ambitieuse

Avec ce nouveau calendrier, le prototype décollera donc depuis le centre spatial guyanais, à Kourou, dans deux ans environ. Au total, le programme comprend une dizaine de vols d’essai devant survenir en l’espace de huit mois.

Mais, pour l’instant, le programme fait surtout parler pour ses retards. Déjà en octobre 2024, date à laquelle le premier test aurait dû avoir lieu, l’agence spatiale japonaise JAXA annonçait un report pour 2026. Cela, à peine quelques mois après un autre report, du CNES cette fois, prévoyant un tir avant la fin 2025.

CallistoCallisto
À quoi pourriat ressembler Callisto. // Source : CNES

Ces retards sont compréhensibles en raison de l’ampleur du projet, qui mêle à la fois des technologies expérimentales et une logique tout à fait nouvelle pour l’Europe comme pour le Japon.

L’implication de trois acteurs issus de trois nations différentes est aussi un défi : on compte un système d’atterrissage et de navigation développé par l’Allemagne, un segment sol confié à la partie française, ou bien un logiciel de vol conçu avec les trois agences spatiales nationales. Le tout doit aboutir à une fusée d’un étage capable de revenir sur Terre et de se poser au sol, à la verticale et en douceur.

Callisto n’a pas vocation à être une fusée opérationnelle pour mener des missions commerciales. Il s’agit d’un démonstrateur dont les technologies serviront à d’autres lanceurs européens. Les progrès accomplis ici devraient servir une fois Ariane 6 en fin de vie, quand arrivera la prochaine génération Ariane Next, qui devrait être en partie réutilisable et dont la mise en service est attendue pour la décennie 2030.

Pour aller plus loin
Ariane 6 // Source : ESAAriane 6 // Source : ESA

D’autres projets déjà sur les rails

Si les débuts de Callisto sont désormais repoussés à plus tard, cela laisse la primeur à d’autres projets européens réutilisables. Parmi eux, Thémis, un autre démonstrateur sous la responsabilité du CNES dont le premier étage doit pouvoir revenir au sol à la verticale, à la façon d’une Falcon 9 de SpaceX. Cela, avec des moteurs à ergols liquides Prometheus censés être moins chers à produire. Les premiers tests sont attendus en Suède d’ici au début de 2026.

30 minute avant le décollage de Falcon 9 // Source : Compte X -Space X30 minute avant le décollage de Falcon 9 // Source : Compte X -Space X
La fusée Falcon 9 de SpaceX est devenue un modèle à suivre pour de nombreux projets ailleurs dans le monde. // Source : SpaceX

En parallèle, une autre entreprise française, MaiaSpace, développe un projet qui présente quelques similarités. Cette startup, filiale d’ArianeGroup, fait appel à la technologie de Thémis pour développer son lanceur dont une déclinaison doit être réutilisable. Là aussi, le premier lancement est prévu pour 2026, mais avec une nuance : il ne s’agit pas d’un démonstrateur, mais bien d’une fusée entièrement opérationnelle.

Actuellement, seule l’entreprise américaine SpaceX est parvenue à pousser la logique du lanceur réutilisable à un niveau lui permettant de tenir une vraie cadence industrielle.

Côté chinois, des projets semblables se développent avec l’ambition de s’en servir pour mettre en orbite des constellations de satellites. Et si l’Europe semble pour l’instant à la traîne, chacun a conscience que ces lanceurs devraient être la norme demain, d’où l’importance de s’y préparer.

Pour aller plus loin
Source : SpaceXSource : SpaceX
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