Les possibles bio-signatures observées sur Mars soulèvent de nombreux espoirs chez les scientifiques comme les amateurs d’aliens. Mais quelle certitude peut-on avoir aujourd’hui ? Il se trouve que la NASA a établi, il y a quelques années, une échelle de confiance reflétant le niveau de certitude.
En 1976, l’atterrisseur Viking 1 se posa sur la surface de Mars. Il s’agissait alors de la première mission américaine à atteindre le sol martien, et aussi la première à y rechercher des traces de vie. Près d’un demi-siècle après, c’est Persévérance qui a découvert ce qui, à ce jour, constitue la preuve la plus solide d’une vie ancienne sur Mars. D’étranges marques retrouvées sur une roche et qui semblent avoir été réalisées par des microbes il y a 3 milliards d’années.

Mais à quel point est-on sûr de ces derniers développements ? Des travaux complémentaires seront nécessaires.
Cependant, l’agence spatiale américaine (NASA) a développé une échelle en 2021 appelée CoLD pour Confidence of Life Detection Scale (échelle de confiance de détection de vie, en français). Autrement dit, cette jauge est un indicateur du degré de certitude pour ce genre de trouvaille. Et, bien qu’elle soit critiquée, elle offre une base de travail.
Ici, le but est d’évaluer à quel point on peut répondre de manière négative à la question fondamentale : « sommes-nous seuls dans l’Univers ? » — et qui, pour l’heure, est plutôt résolue avec mille nuances de peut-être.
De Sapphire Canyon à la certitude d’une vie extraterrestre
Commençons tout en bas de l’échelle. Au niveau 1 nous avons un signal qui peut résulter d’une activité biologique, mais qui pourrait également provenir d’autre chose. C’est le niveau le moins sûr. Une première piste prometteuse, mais incertaine. C’est là où nous en sommes avec Sapphire Canyon : la vie peut expliquer ce que nous avons relevé sur place.

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Pour atteindre le niveau 2, il faudrait être certain que cela ne soit pas le fruit d’une pollution produite par une source externe. En d’autres termes : s’assurer que ce ne sont pas, par exemple, des bactéries terrestres qui ont été véhiculées par Persévérance. Cela semble improbable, mais impossible de trancher complètement sans analyse plus poussée sur place.
Désormais, admettons que c’est bien l’environnement qui a pu engendrer cette piste, et que celui-ci n’a rien à avoir avec une source externe. Nous arrivons alors au niveau 3 : ici, on parle de montrer que l’environnement en question est cohérent avec la production d’une quelconque activité biologique.


Au niveau 4, l’enquête progresse : toutes les autres sources connues qui peuvent entrer en ligne de compte, et qui n’impliquent pas la biologie, ont été éliminées où extrêmement improbables. À ce stade, même s’il n’y a pas de certitude absolue, la présence d’une forme de vie est l’explication la plus rationnelle pour interpréter cette piste.
Le niveau 5, lui, implique de trouver d’autres traces semblables, afin que toute la théorie ne repose pas sur cette source unique qui pourrait être un faux positif. Sur Mars, cela se traduirait donc par de nouvelles missions d’exploration, vraisemblablement menées ailleurs.
Le niveau 6 est un peu comme le niveau 4, mais dans une version encore plus intraitable. Non seulement, les hypothèses reposant sur des processus abiotiques sont exclus, mais en plus, ils sont rigoureusement impossibles. Il faut ici écarter toutes les autres hypothèses envisageables. La vie doit, en somme, être la seule explication restante.
Et enfin, le niveau 7 demande différentes observations indépendantes qui, toutes, confirment l’existence d’un signal biologique explicable dans un environnement que l’on comprend. C’est l’ultime étape de la confirmation.
Le risque de créer des attentes irréalistes
Cette échelle, rappelons-le, n’est pas parfaite. Des scientifiques considèrent qu’elle manque de nuance dans sa classification. Mais le but est avant tout d’éviter les effets d’annonce trop importants avec ce type de recherche.


Une étude de juillet 2025 alertait d’ailleurs sur la présence trop importante de promesses intenables dans les études scientifiques en astrobiologie.
« Les spéculations et les promesses peuvent générer un intérêt du grand public, et ainsi influencer les fonds accordés à la recherche, mais risquent aussi de sous-représenter les incertitudes scientifiques tout en créant des attentes irréalistes », pouvait-on lire. En somme, gare à la tendance qui veut que l’on survente un peu les projets et les résultats.
De fait, la prudence doit être de mise, car les excès ne sont jamais loin. Dans cette affaire, la piste creusée à travers Sapphire Canyon a beau être tout à fait encourageante, il faut bien comprendre qu’elle n’est aujourd’hui qu’au tout premier barreau de l’échelle. Passer aux seuils supérieurs demandera des efforts supplémentaires. Et, peut-être, de la chance.
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