En marge d’un défilé militaire organisé à Pékin pour commémorer les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Xi Jinping et Vladimir Poutine ont échangé sur l’immortalité, lors d’une conversation privée enregistrée à leur insu par des micros restés ouverts.
Ils rêvent de connaître le même sort que Benjamin Button, cet homme – imaginé par le romancier américain Francis Scott Fitzgerald, qui naquit à 80 ans et vécut sa vie à l’envers. Dans le cadre d’un grand défilé militaire organisé à Pékin le 3 septembre à l’occasion des 80 ans de la capitulation du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale et la victoire de la Chine sur les forces d’occupation, le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping ont été surpris en train de parler rajeunissement et immortalité.
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Les médias d’État chinois ont capté une conversation privée des deux hommes avec à leurs côtés le chef d’Etat nord-coréen Kim Jong-un, en tête de cortège d’une vingtaine de dirigeants étrangers. “Autrefois, les gens vivaient rarement jusqu’à 70 ans, mais aujourd’hui, à 70 ans, vous êtes encore un enfant”, a déclaré Xi Jinping à Vladimir Poutine selon le traducteur en russe. “Avec le développement de la biotechnologie, les organes humains peuvent être transplantés en continu. Les gens pourraient rajeunir en vieillissant, et pourraient même devenir immortels” a suggéré le président russe, avant de se voir répondre par Jinping “D’après les prédictions, il pourrait être possible de vivre jusqu’à 150 au cours du siècle.”
Kim Jong-un n’est pas intervenu dans la discussion, malgré des regards dans leur direction et des sourires. On ignore si leur conversation lui a été traduite.
Selon une enquête du média russe indépendant Meduza, le chef du Kremlin serait “obsédé” par la question de l’immortalité. Il a d’ailleurs ouvert en 2024 un centre de recherche contre le vieillissement. C’est également à ce titre que la fille aînée de Vladimir Poutine a reçu des subventions de plusieurs millions de dollars du gouvernement russe. Celle-ci mène des études sur le renouvellement cellulaire et la longévité humaine.
La Chine, quant à elle, connaît l’un des taux de don d’organes les plus bas au monde et fait face à une pénurie de donneurs. Dans le même temps, le trafic d’organes prospère, alors que Pékin a interdit en 2015 le prélèvement d’organes sur les prisonniers exécutés. La minorité ouïghour, persécutée par les autorités chinoises, est malgré tout ciblée pour lutter contre le manque chronique d’organes dans l’Empire du Milieu.


Des universitaires critiquent d’ores et déjà les propos des dirigeants comme Julian Koplin. Le maître de conférences en bioéthique à l’Université Monash, en Australie, s’interroge sur l’origine des organes, comme sur les privilèges que les transplantations évoquées pourraient engendrer : “Les utiliser pour maintenir en vie un autocrate vieillissant priverait d’autres personnes de greffes vitales.” Après tout, à quoi bon les règles quand on vise 150 ans ?
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