Depuis août 2024, Pavel Durov, fondateur et dirigeant de Telegram, accumule les coups d’éclats médiatiques contre la justice française. Mis en examen pour complicité de diffusion d’images pédopornographiques, de trafic de stupéfiants et d’escroquerie en bande organisée, le Russe de 40 ans vient de s’en prendre à une procédure qu’il juge « absurde », dans un message massivement relayé sur son réseau social.
« Un an après son arrestation en France, le fondateur de Telegram revient sur cet épisode ». Voici la notification inattendue qu’ont pu recevoir de très nombreux utilisateurs français de Telegram, le 24 août 2025.
Une fois la discussion ouverte, les plus curieux ont découvert un message d’une quarantaine de lignes dans lequel Pavel Durov adresse une nouvelle diatribe contre la procédure judiciaire qui le vise en France.
Une démarche surprenante, mais qui n’est pas une première. Depuis le 24 août 2024 et son arrestation à l’aéroport de Paris — Le Bourget, le sulfureux homme d’affaires russe n’hésite pas à mobiliser sa plateforme comme relais de sa communication acerbe contre la justice française.
« Juridiquement et logiquement absurde »
Les faits pour lesquels Pavel Durov est mis en examen depuis un an sont particulièrement lourds. Pas moins de 17 chefs d’accusation pèsent sur l’entrepreneur (12 initialement, puis 5 de plus ensuite), parmi lesquels : complicité de diffusion d’images pédopornographiques, trafic de stupéfiants, escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs ou encore blanchiment aggravé.
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Concrètement, la justice française lui reproche deux choses : l’absence de modération sur sa plateforme et son manque de coopération dans les enquêtes visant des réseaux criminels.
Dans son dernier message diffusé sur Telegram, l’homme de 40 ans, naturalisé français en 2021, tourne cette procédure en ridicule. Selon lui, « arrêter le fondateur et dirigeant d’une grande plateforme pour les agissements de ses utilisateurs n’était pas seulement inédit — c’était juridiquement et logiquement absurde. »
L’enquête est toujours en cours, mais ses conditions de contrôle judiciaire ont été assouplies à la mi-juin. Pavel Durov peut désormais se rendre aux Émirats arabes unis, où il réside, et n’est plus tenu de se présenter en France qu’une fois toutes les deux semaines, contre une fois par semaine auparavant.
Pas suffisant pour celui qui utilise également son nom francisé « Paul du Rove » sur Telegram. Un brin moqueur, il affirme que l’enquête n’a toujours pas mis en évidence « la moindre irrégularité » de sa part et que la police française « aurait pu trouver la procédure à suivre simplement en la cherchant sur Google. »
Une communication singulière et boostée par son propre outil
Ce message adressé aux utilisateurs français de Telegram s’inscrit dans une stratégie plus large de communication menée par Pavel Durov à l’encontre de la justice française.
En juin dernier, l’entrepreneur avait déjà relayé via sa plateforme une longue interview accordée à Tucker Carlson, figure de la complosphère américaine, dans laquelle il revenait sur l’affaire.
Deux mois plus tôt, les utilisateurs français de Telegram avaient également reçu un message signé de sa main, dénonçant les effets jugés liberticides de la nouvelle loi « Narco Trafic », notamment en matière de déchiffrement des conversations privées.
À travers ces prises de parole répétées, Pavel Durov assume un affrontement direct avec les autorités françaises, qu’il accuse de s’attaquer à la confidentialité des communications privées.
Malgré quelques concessions en matière de modération, l’enquête se poursuit et devra déterminer si les accusations visant le fondateur de Telegram aboutiront, ou non, à un procès.
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